Ce sont eux qui répriment les banlieues, expulsent les Roms et qui reconduisent le «Patriot Act US» sous couvert de lutte antiterroriste. «Impérialistes». Voilà un qualificatif qui allait se perdre dans les méandres de l'oubli et fondre dans la normalité de la mondialisation. Mais le Parti des travailleurs vient nous rappeler, avec force détails, qu'il n'est pas si soluble que ça. Dans un communiqué truffé d'arguments et surtout de rappels - en ces moments d'amnésie généralisée -, le parti de Mme Hanoune a répondu aux puissances impérialistes qui se sont exprimées sur les conditions qui ont entouré la marche non autorisée du 12 février dernier à Alger. Le premier est un principe: «C'est aux Algériens et à eux seuls de résoudre leurs problèmes, par des solutions exclusivement algériennes. Aucune Algérienne, aucun Algérien digne de ce nom ne saurait tolérer toute atteinte à la souveraineté nationale», souligne le communiqué du PT. Au gouvernement américain qui a appelé avant-hier les forces de sécurité à la retenue, le PT assène une vérité en rappelant notamment «le Patriot Act US imposé sous couvert de lutte contre le terrorisme, autrement plus restrictif des libertés et exposant les citoyens américains aux pires atteintes à la vie privée et aux droits démocratiques (jugement par des tribunaux militaires, enfermement à Guantanamo, etc.) vient d'être reconduit». Le rappel étant fait, le Parti des travailleurs a livré alors une série d'interrogations dans son communiqué: «Alors, le gouvernement US ne doit-il pas faire preuve de retenue en la matière? M.Obama ne doit-il pas tenir compte de l'avis de l'écrasante majorité du peuple américain qui veut la paix? Ne doit-il pas faire preuve de retenue en Afghanis-tan, au Pakistan, en Irak et ce faisant, respecter ses engagements électoraux?» Cela ne diminue en rien la position du parti de Mme Hanoune qui appelle à la levée de l'interdiction des marches dans la capitale, car anachronique au regard de la restauration confirmée de la paix et des avancées en matière de développement économique, et la levée dans un très proche avenir de l'état d'urgence. Ayant ainsi réglé son compte à la puissance américaine, le document du PT s'est penché sur la position de l'Union européenne et des gouvernements respectifs d'Allemagne et de France pour leur rappeler que c'est à eux de faire preuve de retenue quant à «leurs politiques discriminatoires à l'égard des migrants, des Roms...», «ne doivent-ils pas faire preuve de retenue quant à leur violation des souverainetés et volontés populaires, lorsqu'ils imposent la Constitution européenne, font fi de la volonté de millions de travailleurs et retraités?» Les gouvernements allemand et français qui décrètent l'échec des sociétés multiculturelles, pour justifier les mesures racistes, ne doivent-ils pas faire preuve de retenue?» s'est encore interrogé le Parti des travailleurs avant d'ajuster son tir sur le gouvernement français qui doit «faire preuve de retenue lorsqu'il réprime les banlieues et promet de les nettoyer au Karcher? N'est-ce pas ce même gouvernement qui, au mépris de la démocratie, a imposé la contre-réforme des retraites, pourtant rejetée par des millions de travailleurs, jeunes et retraités?» En somme, le parti de Mme Hanoune a conseillé à ces puissances occidentales de balayer devant leur porte, au Karcher de préférence, avant de se pencher sur l'Algérie. En fait, pour le PT, ces réactions du gouvernement US et ses supplétifs de l'UE, n'obéissent qu'au seul objectif qui consiste à piller les richesses nationales. C'est la seule motivation des Occidentaux qui «rêvent d'une révolution orange, dans notre pays». Aux médias qui posent la question: «A qui le tour?» Après la Tunisie et l'Egypte, le Parti des travailleurs réserve moins d'un demi-chapitre et répond: «La situation est déjà pré-révolutionnaire en Grèce, en France, en Irlande, en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Roumanie et bref, dans toute l'Europe...et ce sont des plans d'austérité dictés par l'UE et le FMI et le gouvernement US, qui mettent à l'ordre du jour, les explosions révolutionnaires.» Dressant un rempart contre toute ingérence étrangère, dans les affaires de notre pays, contre ces révolutions concoctées par les centres impérialistes, le PT affirme ne pas craindre «les authentiques révolutions en rupture avec l'ordre impérialiste».