Le ministre des Finances a assuré que les banques seront impliquées dans le financement des dispositifs de soutien aux jeunes. Les dernières mesures coûtent cher à l'Etat. L'estimation financière avoisine les 180 milliards de dinars. C'est ce qu'a déclaré le ministre des Finances, Karim Djoudi, en marge de la cérémonie d'ouverture de la session parlementaire de printemps, hier à l'APN. Interrogé sur l'impact financier des dernières mesures, Djoudi a donné une estimation préliminaire. «Nous sommes autour de 180 milliards de dinars», a-t-il avancé en précisant que le montant dépendra du nombre des bénéficiaires des opérations. D'où proviendra cet argent? Le ministre explique que ce budget sera inscrit à l'indicatif des secteurs concernés, entre autres, l'emploi et la solidarité. «Dans le cadre des dispositifs d'emploi et de solidarité, nous inscrivons, à peu près, 80 milliards de dinars par an», a-t-il noté. Des rallonges budgétaires ne seront pas exclues. L'Etat ne lésinera pas sur les moyens pour accompagner les jeunes. «Nous aurons à faire des compléments au fur et à mesure des besoins dans le cadre de la loi de finances complémentaire», a affirmé Djoudi. Il a rappelé dans ce sens, que l'Etat consacre annuellement en termes de transferts sociaux, 1200 milliards de dinars par an. Il faut reconnaître que l'Etat a sérieusement mis le paquet pour répondre aux aspirations des jeunes: augmentation des montants des crédits, bonification des taux d'intérêts et abattement des charges de la Sécurité sociale pour les entreprises sont autant de mesures visant à faciliter la création d'emplois. Une ligne de crédit de 100 milliards de dollars sera mise à la disposition des banques publiques afin de leur permettre «de financer les projets à maturité longue». Les banques vont-elles jouer le jeu? le grand argentier du pays ne doute pas de la flexibilité des banques. Il a assuré qu'elles seront plus impliquées dans le financement des dispositifs de soutien aux jeunes à la faveur de la dernière mesure du Conseil des ministres. Les banques ont été instruites de financer les projets validés par des délégations régionales sous l'autorité des walis. «Les banques, dont les autorisations de financement de ces dispositifs ont été multipliées par trois et les crédits par deux fois et demi entre 2008 et 2010, seront donc de plus en plus engagées dans le financement des petits projets créateurs d'emplois», a précisé M.Djoudi. Selon lui, les financements bancaires des programmes de soutien à l'emploi sont actuellement de l'ordre de 260 milliards de DA et portent sur 300.000 dossiers. Le ministre est revenu sur les dernières mesures destinées aux jeunes pour simplifier le message. Il a rappelé le renforcement des Fonds de garantie dont les capitaux ont été doublés, passant à 41 milliards de DA, la facilitation de l'octroi des locaux aux jeunes, outre des avantages fiscaux pour cette catégorie sociale. L'Etat est-il en mesure de supporter ces charges? M.Djoudi assure que ce problème ne se pose pas. Le plus important, explique-t-il, est d'arriver à la création d'emplois et à diversifier les richesses. Evoquant, par ailleurs, la suspension de l'utilisation des factures et des chèques pour les montants dépassant 500.000 DA, M.Djoudi a souligné que «le président de la République a souhaité qu'il y ait une meilleure compréhension et une prise de conscience de l'utilité des instruments de paiement au profit de ceux qui vont les utiliser». L'ensemble de ces mesures visent un seul objectif: calmer le front social. Pour cette année, les revenus tirés de l'exportation des hydrocarbures permettent au gouvernement d'Ouyahia de dégager 1200 milliards de dinars en tant que transferts sociaux. Ces transferts sont l'équivalent de 15 milliards de dollars dans la loi de finances 2011. D'autres décisions sont prises. L'initiative du ministère du Commerce de plafonner les prix du sucre et de l'huile jusqu'à août prochain entrent dans le même cadre. Des cadres du ministère des Finances affirment qu'il est possible que ces solutions pour réduire les prix soient établées sur une autre période au-delà du Ramadhan prochain. Le directeur général des impôts, Abderrahmane Raouïa, a souligné, il y a quelques semaines, que même la réduction des taxes douanières pour l'importation du sucre visent le même but, apaiser le front social.