C'est sous son ère que furent adoptées les lois consacrant le pluralisme politique et l'ouverture des médias. Mouloud Hamrouche, ancien chef de gouvernement, ferait-il son come-back au sein de l'Exécutif? Sa nouvelle apparition médiatique le laisse supposer. Mardi, il a été l'invité du Centre stratégique et sécuritaire de Ben Aknoun à Alger. Il s'est exprimé sur la levée de l'état d'urgence, décidée par ordonnance présidentielle et annoncée lors du dernier Conseil des ministres. Les tares de cette mesure «sont à chercher dans des endroits autres qu'au niveau de l'instrument lui- même», a estimé ce mentor du courant réformateur du système politique, repris par le journal électronique Tout sur l'Algérie (TSA). Il a livré une lecture critique sur l'instauration de ce régime d'exception en 1992. Etouffement de la vie politique, développement de la corruption, érosion au sein des institutions de l'Etat, rien n'échappe à l'analyse de M.Hamrouche. Et les analystes guettent le moindre message dans ses propos. En tout cas, son intervention requiert une importance particulière pour les observateurs. Et pour cause, M.Hamrouche est au centre de rumeurs persistantes qui circulent dans les salons d'Alger. Ces rumeurs interviennent suite à l'initiative politique lancée, récemment, par l'ancien secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri, appuyée par le président du FFS, Hocine Aït Ahmed. Les trois hommes ont, déjà, lancé une initiative en septembre 2007. Elle s'articulait autour de l'ouverture du champ politique. Seulement, cette initiative n'a pas connu de suite. Aujourd'hui, M.Hamrouche revient à la charge. Il interpelle les autorités sur la nécessité de lever toute entrave à la création de «partis politiques autonomes». Cette sortie publique de cet homme dont les thèses réformatrices sont un secret de polichinelle, n'est pas fortuite. Elle intervient quelques semaines après la conférence qu'il a animée à Paris. Le choix de la capitale française pour rompre un silence qui a duré des mois est interprété, par les observateurs, comme une tentative de refaire surface sur l'échiquier politique national. Quand Mouloud Hamrouche se montre, cela suppose que de grosses manoeuvres politiques sont en cours. Son bref passage à la tête du gouvernement, à la fin des années 1980, a bouleversé la scène politico-médiatique algérienne. C'est sous son ère que furent adoptées les lois consacrant le pluralisme politique et l'ouverture des médias, notamment ceux de la presse écrite. Mouloud Hamrouche est âgé de 68 ans. Il appartient à la génération post-indépendance du personnel politique algérien.