Le réseau des femmes élues locales d'Afrique a pour rôle de promouvoir le leadership féminin en élargissant sa participation au centre de décision. Les femmes de l'Afrique se dotent d'une instance. Le réseau des femmes élues locales d'Afrique est né. Cette instance régionale, la première du genre, a pour rôle de promouvoir le leadership féminin en élargissant sa participation au centre de décision. Ce projet phare de l'organisation des cités et gouvernements locaux de l'Afrique unis (Cglua) vient de voir le jour à l'issue des travaux du premier forum des femmes élues locales d'Afrique qui se sont déroulés du 8 au11 mars à Tanger. Ces travaux ont été sanctionnés par la mise en place de l'architecture organique de ce réseau et l'élaboration d'une feuille de route. Composé de cinq vice-présidentes, représentant des régions d'Afrique, ce réseau est présidé par Milouda Hazib, présidente de la circonscription Annakhil à Marrakech. Les autres représentantes sont la Mozambicaine Mme Maria Helen Jose Carria Long, la Sud-Africaine Ndiuhulo Sekoba, la Zimbab-wéenne Mpofu Sikhanyisiwe et l'Ougandaise Josephine Kasya. Ce comité sera chargé de mettre en oeuvre des actions visant à soutenir la femme et l'encourager à intégrer davantage la vie politique. «Ce réseau nous offre un cadre légal de concertation pour faire avancer la démocratie en Afrique», a affirmé Aminata Mbengue Ndiaye, maire de Louga (Sénégal). Cette élue souhaite que ce réseau puisse mettre en synergie les efforts des femmes pour aller de l'avant dans leur combat pour la parité. La coordinatrice nationale de l'Initiative nationale pour le développement humain (Indh), Nadira Guermai, a estimé, de son côté, que ce réseau est un véritable moyen pour la promotion de l'action féminine en Afrique. Il contribuerait à donner davantage d'impact aux revendications justes et légitimes des femmes. «C'est une belle initiative car elle permet aux femmes d'Afrique d'échanger et de confronter leurs différentes expériences et d'avancer dans leur processus d'émancipation.» Les participantes voient en cette initiative un véritable support qui permettra aux femmes de relever le défi. «Ce réseau va donner la voix aux femmes pour démontrer leur efficacité et leur capacité à prendre des décisions», a estimé une élue jordanienne. Ce réseau entend instituer un espace de concertation et d'échange d'expériences entre les élues de la région. Comme il vise à promouvoir le rôle de la femme au sein de la société et l'aider à devenir un véritable leadership. Le secrétaire général de la Cglua estime qu'il n'y a pas de développement local sans l'implication des femmes. Pour lui, il est temps d'assurer tous les moyens aux femmes pour qu'elles se libèrent et s'impliquent davantage dans le développement durable. C'est pourquoi la Cglua a voulu mettre en lumière l'action des femmes au niveau local. Il faut reconnaître que le forum des femmes élues, tenu pendant trois jours, était un véritable carrefour de rencontres. Des élues, des députées, des conseillères et des présidentes d'association ont exposé toutes leurs préoccupations. Elles ont abordé différentes problématiques qui entravent leur implication dans le mouvement politique. D'ailleurs, dans la feuille de route, les participantes ont mis l'accent sur la sensibilisation de la femme et de la famille sur la nécessité de contribuer à la vie politique. Et d'assurer une formation politique aux femmes et l'accès au financement. Les participantes ont même appelé à l'élargissement du système des quotas dans les postes de décision. Même si la politique des quotas ne plaît pas trop aux femmes, il n'en demeure pas moins qu'elle est le seul moyen qui leur permet de s'imposer sur scène.