Le sceau de l'interdiction des marches à Alger a été cassé, hier, par les non-voyants. Ces derniers, venus de plusieurs wilayas du pays, ont organisé une marche pacifique de la Grande Poste à l'Assemblée populaire nationale (APN) qui plus est, encadrée par la police. L'habituel dispositif sécuritaire déployé à chaque fois qu'il y a marche à Alger, n'était pas au rendez-vous. Il y avait seulement une dizaine de policiers qui n'ont fait aucun geste pour empêcher les protestataires de battre le pavé. Le long de l'itinéraire, les non-voyants, une soixantaine environ, ont entonné le slogan: «Respect total, pas de pitié avec les mots.» Ils ont arboré des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: «El hogra barakat». Arrivés à l'APN, les non-voyants ont observé un sit-in qui a duré plusieurs dizaines de minutes. Ils demandent l'application de la loi 09/02 de 8 mai 2002 relative à la protection des handicapés et la révision de certains articles de cette loi qu'ils jugent insuffisants. «Nous revendiquons aussi des droits comme la gratuité du transport et la pension qui n'est plus un droit et qui doit être octroyée automatiquement à chaque non-voyant quel que soit son statut», nous a déclaré M.Rachid Iffour, un des membres de la Coordination autonome des non-voyants, précisant qu'actuellement «un non-voyant touche une pension de 3000 dinars le mois». «C'est insuffisant», tonne un autre non-voyant avant qu'un autre propose d'augmenter cette pension à hauteur du Snmg, 15.000 dinars. Dans une lettre adressée au chef de l'Etat, les non-voyants ont expliqué leur situation intenable, demandant l'intervention de Bouteflika pour prendre en charge leurs revendications.