Dans ces trois endroits choisis depuis plusieurs jours par des initiateurs à des marches de protestations contre le pouvoir, il n'y a pas eu foule. Trop de bruit pour rien ! Ce qui était, en revanche, le plus visible, c'est le dispositif des services de sécurité qui a verrouillé les points de passage. La marche des jeunes facebookers n'a pas eu lieu, tel qu'annoncé et prévu depuis plusieurs jours. Aux environs de 12h, il y avait à peine une dizaine de jeunes devant la Grande-Poste, qui n'ont pas pu aller plus loin que le siège de Mobilis, où ils ont été bloqués par la police. Interrogé par InfoSoir à la Grande-Poste, point de départ de la marche qui devait prendre la direction du siège de la présidence, l'initiateur de ce mouvement qui se fait appeler «Alternative de la jeunesse pour le changement», Kader Fares, dira : «La volonté du peuple pour le changement ne sera jamais empêchée. Le peuple algérien aspire à la démocratie et à la liberté. La marche vers le combat et vers le changement ne sera pas arrêtée. Nous appelons à des élections législatives et présidentielle.» A la question de savoir pourquoi les jeunes n'ont pas répondu favorablement à l'appel à la marche lancé sur facebook, il déclare : «Les pouvoirs publics ont, sans aucune surprise, déployé un dispositif de sécurité impressionnant pour réprimer toute tentative de marche. Ils ont fait d'Alger une citadelle infranchissable pour tout marcheur.» Parmi les revendications de ce mouvement qui s'est constitué sur facebook figure la révision constitutionnelle. Par ailleurs, le rassemblement des enfants des moudjahidine qui devait avoir lieu aujourd'hui à 11h à la place des Martyrs n'a finalement pas été tenu. Un dispositif sécuritaire mobilisé à cet effet attendait toujours, à l'heure où nous mettions sous presse cette information vers 11h30, mais aucun manifestant en vue. Layachi Abdelwahid, président de cette organisation, avait appelé à une marche de la place des Martyrs vers le ministère de l'Intérieur pour revendiquer un changement politique pacifique tout en dénonçant les entraves aux libertés publiques. Même scénario enfin à la place du 1er Mai, d'où devait démarrer comme chaque samedi une marche de la Coordination nationale pour le changement aile partis politiques et où a été mobilisé également un dispositif de sécurité qui n'a finalement rien empêché puisque les marcheurs n'étaient pas là. M. D./M. A.