«L'heure du changement a sonné et personne ne peut l'arrêter.» Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a donné du fil à retordre au MSP qui se dit victime d'un pamphlet prononcé par le secrétaire général du RND à son encontre. Ahmed Ouyahia a réussi à déclencher les foudres de Bouguerra Soltani. Une guerre d'intérêts qui se transforme en procès devant l'opinion publique médusée. En tout cas, il semble que le «diable» donne même sa tête à couper en vue de tout accaparer. «Nahnah, le symbole des musulmans, est au-dessus des palabres et dénigrements de Ouyahia qui a provoqué nos militants», a déclaré avant-hier, le président du MSP dans les colonnes de notre confrère El Khabar. Ce faisant, Soltani emprunte la voie à cet autre partenaire de la coalition, Abdelaziz Belkhadem, dont le conflit avec son frère-ennemi couve toujours. Enfonçant encore plus Ouyahia, Soltani rapporte que «les échos nous parvenant font état de la colère de la classe politique suscitée par sa négation de l'existence de la crise politique en Algérie». «En refusant dans sa thèse, l'aspiration aux réformes portées par presque toute la majorité, Ahmed Ouyahia contredit les promesses de changement du chef de l'Etat affichées dans son message du 19 mars dernier au peuple algérien», a-t-il estimé. Abderrezak Mokri, vice-président du MSP, est le premier à avoir répliqué au discours du secrétaire général du RND. «Le cheikh Nahnah n'a pas besoin de reconnaissance (...)», a-t-il déclaré. Et d'ajouter: «Vous êtes le mieux informé des fraudes électorales qui sévissent depuis l'ouverture politique...». Mokri, qui a voulu solder ses comptes politiques avec le Premier ministre, a signifié que «l'heure du changement a sonné et personne ne peut l'arrêter». Evidemment, les formations de la coalition présidentielle qui n'existait que pour le soutien au Programme présidentiel, s'entre-déchirent. L'évolution des moeurs politiques se fait au gré des intérêts et des rapports de force de l'heure. A propos de la non-consultation des partis politiques aux éventuelles initiatives de réforme annoncées par le pouvoir en place, Soltani s'est contenté de dire: «A chacun sa méthode de travail» et l'essentiel pour lui «réside dans les résultats qui seront obtenus». En outre, le président du MSP a répliqué aux déclarations visant le MSP car décelant un lien de cause à effet entre celles du président du parti RND et les attaques contre sa formation, faites par le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, également issu de cette formation. «Cette affaire est d'ordre organique, et a priori le linge sale doit se laver en famille», a-t-il souligné.