Organisateurs et services de sécurité auront fort à faire pour assurer le calme. Les étudiants promettent de braver l'interdit. Ils ont maintenu le principe de la marche millionnaire sur Alger. «Nous tablons sur la présence de plus d'un million d'étudiants», a déclaré, hier, Hamzaoui Abdelkrim, chargé de liaison, de communication et de l'information au sein de la Coordination nationale autonome des étudiants (Cnae), lors d'une conférence de presse tenue à la faculté de Bouzaréah. Un tsunami estudiantin risque de déferler mardi prochain sur la capitale. «On est obligé d'investir la rue pour se faire entendre mais aussi pour tenter de sauver l'Université algérienne de l'impasse dans laquelle elle est placée», a ajouté le conférencier. Selon ce dernier, la marche du 12 avril se déroulera de la Grande Poste au Palais du gouvernement. Même les enseignants et les chômeurs diplômés se mettront de la partie. Ils ont accordé, désormais, leurs violons pour réussir la marche millionnaire. «Y participeront des étudiants, des enseignants universitaires ainsi que des chômeurs diplômés. Il y va de notre avenir et de celui de notre pays», a insisté M.Hamzaoui. Depuis l'amphithéâtre Kateb-Yacine lieu de la conférence, les membres de la Coordination ont tiré la sonnette d'alarme sur la situation chaotique dans laquelle se débat l'Université algérienne. Ils disent rejeter en bloc les résultats de la Conférence nationale initiée par le département de Harraoubia, prétextant l'exclusion des étudiants de cette rencontre. M.Hamzaoui a lancé un appel aux étudiants dans la perspective de bâtir une université meilleure dans une Algérie meilleure. Sur un autre plan, les conférenciers sont revenus sur les derniers évènements qui ont secoué l'université de Béjaïa avec l'incendie du rectorat, la marche des étudiants empêchée et violemment réprimée à Boumerdès, l'exclusion arbitraire de l'étudiant tunisien suite à sa solidarité avec ses camarades algériens durant la grève et les exactions subies par les étudiants à l'université d'Oran. Ils ont dénoncé également l'agression dont a fait l'objet une étudiante de la cité universitaire de Ben Aknoun durant la nuit de jeudi dernier alors qu'elle affichait l'appel à la marche du 12 avril prochain. «Nous dénonçons tous les harcèlements, violences et agressions qu'ont subis les étudiants à travers toutes les universités», a martelé, pour sa part, Yacine Aissiouène, membre du comité estudiantin de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou (Ummto). Les représentants de la Cnae ont réitéré l'ensemble de leurs revendications, insistant sur l'importance de leur démarche dans la conjoncture actuelle. Une plate-forme de revendications de 23 points, regroupant les deux volets, pédagogique et social, est élaborée par ladite coordination. Les revendications concernent «la démocratisation de l'université, la reconnaissance des comités autonomes, l'unification de la carte de l'étudiant, le maintien des deux systèmes, la valorisation des diplômes, l'augmentation des bourses...». Au même titre que les enseignants, les étudiants revendiquent la tenue des états généraux de l'Université algérienne et sa démocratisation. Deux revendications qui figurent dans le procès-verbal de l'assemblée générale des enseignants, tenue le 7 mars, à l'Université des sciences et technologies Houari-Boumediene (Usthb), à Alger. Quelle sera la réplique des autorités à la marche des étudiants? La réponse est importante car un simple dérapage peut mettre le feu aux poudres. Les organisateurs doivent mettre en place un service d'ordre des plus draconiens. De son côté, la Dgsn est déjà rompue à la gestion des mouvements de foule et elle est capable d'assurer la sécurité dans la capitale. Reste un troisième point: les baltaguis. Mais qui les encadre?