La rencontre d'Alger a permis de jeter les bases d'initiatives transfrontalières pour créer des emplois, former des jeunes et soutenir les start-up. En dépit des révoltes qui secouent le Monde arabe, les Etats-Unis d'Amérique se démarquent à nouveau par leur pragmatisme quand il s'agit des affaires. Et c'est dans cette logique que s'inscrit l'organisation d'un sommet, fin mai, devant permettre la mise en relation des investisseurs américains avec des entrepreneurs arabes. C'est ce qui a été annoncé par la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, lors d'un dîner de gala à Washington organisé par le centre de réflexion Brookings. «Partners for a New Beginning (Partenaires pour un nouveau commencement, le nom du groupe) va organiser un sommet fin mai pour mettre en relation des investisseurs américains avec de nouveaux partenaires dans les démocraties en transition de la région, en vue de créer des emplois et de développer le commerce», annonce la secrétaire d'Etat, Mme Clinton. Partners for a New Beginning, est présidé par Madeleine Albright, qui avait occupé le poste de secrétaire d'Etat sous la présidence de Bill Clinton. Il regroupe dans sa composante les patrons les plus influents dans le monde de l'économie et des affaires, à savoir Coca-Cola, Intel, Cisco et Morgan Stanley. En déclarant la volonté de Washington de vouloir favoriser à plus long terme l'intégration économique régionale au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les Etats-Unis visent également à redresser leur économie et ce, par une assistance aux PME américaines en les implantant dans la région, ou en facilitant l'import-export par des exemptions de taxes américaines dans certaines exportations issues des pays arabes. C'est dire que les USA ne font jamais rien sans rien et que les affaires restent les affaires. Pour les USA qui ont mis parmi leurs priorités le programme d'entreprenariat Maghreb-USA, dont la première conférence a eu lieu à Alger le mois de décembre de l'année dernière, il est primordial de tenir compte des bases d'initiatives transfrontalières pour la création des emplois, la formation des jeunes et le soutien des start-up. Dans ce contexte, la diplomate américaine s'exprimant lors de l'ouverture du 8e forum annuel US-Monde islamique organisé pour la première fois aux USA, souligne que «le partenariat USA-Afrique du Nord pour l'expansion économique, a déjà mis en place un réseau de partenaires publics et privés et des programmes qui renforcent l'intégration économique entre les pays de l'Afrique du Nord». Et d'ajouter que la réunion d'Alger, qui avait réuni plus de 400 jeunes entrepreneurs, chefs d'entreprise et investisseurs de la diaspora nord-africaine aux Etats-Unis, a permis de jeter les bases d'initiatives transfrontalières pour créer des emplois, former des jeunes, et soutenir les start-up. Il est question donc, pour les USA d'envisager un renforcement sérieux dudit partenariat. A ce propos, elle indique que la Société d'investissements privés américains à l'étranger (Opic) allait fournir un montant allant jusqu'à 2 milliards de dollars pour encourager les investissements du secteur privé, notamment pour les PME. Pour l'Oncle Sam, le Monde arabe, au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord, est composé de pays riches en ressources naturelles et l'investissement dans ces deux régions représente un potentiel opportun pour redresser l'économie US qui peine à trouver des solutions locales; miser sur le Monde arabe est certainement la clé pour les USA qui va leur permettre de sortir de la crise. «Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord sont des pays riches avec des capitaux excédentaires, mais pauvres en termes d'investissements et l'intensification des échanges et des relations économiques entre voisins pourrait créer de nouvelles industries et de nouveaux emplois. Et à travers la Méditerranée, cela représente aussi un énorme potentiel pour de nouveaux partenariats économiques et une plus grande prospérité partagée», a encore déclaré la secrétaire d'Etat américaine. Ces propos interviennent à un moment où le Monde arabe passe par un vent de révolte mêlé à une menace terroriste des réseaux d'Al Qaîda, notamment en Libye qui est l'un des pays les plus riches en pétrole, et au Yémen et à cette question, la diplomate américaine souligne que son pays n'a pas toutes les réponses: «Les défis politiques, économiques et sociaux auxquels font face les pays arabes ne peuvent être résolus que par les peuples et les dirigeants de ces pays.» Les Etats-Unis, qui n'ont certainement pas toutes les réponses, ont déjà du mal à trouver toutes les solutions à leurs propres problèmes politiques et économiques, mais l'Amérique est déterminée, cependant, à travailler en tant que partenaire pour aider à libérer le potentiel. Ce n'est certainement pas la démocratie des bombes et des chars qui va stimuler l'investissement. Après s'être retirés de la coalition militaire qui a ciblé la Libye, les USA laissent comprendre qu'ils ont saisi la leçon. En tout cas, beaucoup l'espèrent!