Par ces séminaires des élus locaux, le ministère de l'Intérieur veut immuniser ces derniers des erreurs du passé. La wilaya de Annaba a abrité hier un séminaire régional regroupant les encadreurs-formateurs des présidents d'APC de pas moins de huit wilayas de l'est du pays. Les travaux de ce séminaire, entrant dans le cadre de la formation des nouveaux élus aux rudiments de leur fonction, ont été présidés par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Noureddine Zerhouni. Des rencontres de ce type sont programmées pour avoir lieu dans les semaines à venir dans d'autres régions du territoire national, l'objectif étant de revoir, les missions et les attributions de ces entités locales, et surtout de définir le futur rôle de l'élu local à la faveur des récentes élections communales et de wilaya du mois dernier. Il faut dire aussi que ce genre de réunions entre également dans le cadre du processus de formation initié au profit des nouveaux élus afin de leur permettre d'entamer leurs mandats dans de meilleures conditions particulièrement dans ce contexte local empreint de déficit de communication avec la population et de difficultés économiques sans précédent. D'ailleurs, au début de ce mois, lors de sa rencontre avec l'ensemble des secrétaires généraux de wilaya, M. Zerhouni avait précisé que l'objectif de ce programme de formation, qui sera achevé avant la fin de l'année en cours, vise, essentiellement, à travers des séminaires organisés dans chaque wilaya, «la préparation des élus locaux à l'exercice de leurs responsabilités». Pour rendre harmonieux et cohérent ce processus de formation des élus locaux, ces séminaires devaient être précédés par ces rencontres régionales au cours desquelles des cadres du ministère de l'Intérieur exposent aux formateurs devant encadrer, et animer les séminaires de wilaya, le programme et les supports pédagogiques y afférents élaborés par l'administration centrale. Conjuguée aux projets en cours de révision et de refonte des codes de la commune et de la wilaya, cette démarche de familiarisation des élus locaux avec l'environnement juridique et administratif dans lequel ils vont exercer, tend à réaliser dans les faits, ce que le ministre de l'Intérieur a déjà appelé «une réelle autonomie» des APC dans le domaine de la gestion locale. Un objectif réalisable à travers «une réforme de la finance et de la fiscalité locale» et un accroissement effectif des ressources financières locales par des investissements massifs mais qui tardent à voir le jour. Faut-il rappeler à ce propos que les communes algériennes croulent depuis longtemps sous des dettes qui dépassent les 22 milliards de dinars totalement prises en charge par l'Etat? Restaurer la confiance entre l'Administration et le citoyen, moraliser la vie publique locale et prendre en charge des besoins urgents et essentiels des citoyens, tels semblent être les thèmes autour desquels vont s'articuler désormais les préoccupations des citoyens, de leurs nouveaux élus et des représentants de l'Etat. Ces trois acteurs vont-ils réussir à réaliser ces nobles objectifs? En tout cas, ils ont largement le temps (5 années) pour relever tous ces défis.