Certains pays ont exprimé leur joie et leur gratitude envers le gouvernement américain. Une opération menée par la CIA et les forces spéciales de l'US Navy, a eu raison d'Oussama Ben Laden. L'homme le plus recherché au monde depuis dix ans, a été tué durant la nuit de dimanche à Abbotabad, au Pakistan, au nord d'Islamabad. L'annonce, dans la nuit de dimanche à lundi par le président Barack Obama, de la mort du numéro un d'Al Qaîda, «confirmée» ensuite par le Pakistan, a suscité des réactions partagées au sein de la communauté internationale. Certains pays ont exprimé leur joie et leur gratitude envers le gouvernement américain, qui les aurait «débarrassés» d'un fléau mortel. Le ministère pakistanais des Affaires étrangères estime, quant à lui, que la mort du chef d'Al Qaîda constitue «un revers majeur infligé aux organisations terroristes à travers le monde» et «illustre la résolution de la communauté internationale, dont le Pakistan, à combattre et éliminer le terrorisme». Dès l'annonce de la mort de Ben Laden, des milliers de New-Yorkais ont fêté jusqu'au petit matin la mort du «terroriste» le plus recherché dans le monde, estimant avoir «eu le dernier mot» contre l'instigateur des attentats du 11 septembre 2001 qui «ont changé New York». La Russie a, quant à elle, salué l'annonce de la mort du chef d'Al Qaîda, indique le Kremlin. La mort de Ben Laden est «un grand résultat dans la lutte contre le mal», a affirmé le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi. «Une victoire des forces de paix», a estimé à son tour, la chancelière allemande, Angela Merkel tout en soutenant que le «terrorisme international n'est toutefois pas encore vaincu». Le gouvernement espagnol a, quant à lui, estimé que la mort de Ben Laden constitue «un pas décisif dans la lutte contre le terrorisme international». Cela représente «un résultat majeur dans la lutte antiterroriste qui rend le monde plus sûr», ont indiqué dans un communiqué commun les présidents de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, et de la Commission européenne, José Manuel Barroso. L'Irak s'est déclaré pour sa part «ravi» de la mort de Ben Laden, tout comme les autorités yéménites, qui espèrent qu'elle constituerait «le début de la fin du terrorisme». La mort de Ben Laden a réjoui certains responsables qui n'ont pas hésité à le déclarer haut et fort, mais elle en a alarmé d'autres. A l'image de Londres qui a ordonné à ses ambassades dans le monde de renforcer leur dispositif de sécurité appelant à «encore plus de vigilance». L'organisation de coopération policière internationale a, elle aussi, tiré la sonnette d'alarme, et mis en garde contre la possibilité d' «un risque terroriste plus élevé», après l'élimination de Ben Laden. Les Frères musulmans en Jordanie ont, pour leur part, mis en garde contre l'apparition d'autres mouvements semblables à Al Qaîda, de même que le coordinateur de la lutte antiterroriste de l'Union européenne, Gilles de Kerchove, qui a estimé, hier, qu'il fallait «rester vigilants» car le symbole va probablement «continuer d'inspirer» des terroristes pendant un certain temps. Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a déclaré que l'Otan, ses alliés et ses partenaires, doivent continuer à mener leurs missions en Afghanistan, car la menace du terrorisme plane toujours, afin de s'assurer que ce pays ne redevienne jamais un havre pour l'extrémisme. A son tour et dans le même contexte, le président afghan, Hamid Karzaï, a considéré que Ben Laden avait payé pour «ses actes», assurant que le fait qu'il ait été tué au Pakistan prouvait que la source du terrorisme n'était pas en Afghanistan. Du même avis que l'Afghanistan, l'Inde a, elle aussi, jugé que la mort de Ben Laden au Pakistan montrait à quel point son voisin d'Asie du Sud était un «sanctuaire» pour les terroristes, montrant du doigt Islamabad. Mécontent du sort de leur idole, les taliban pakistanais ont juré d'attaquer les Américains et le gouvernement pakistanais. Le chef du gouvernement du mouvement palestinien Hamas à Ghaza, Ismaïl Haniyeh, a lui aussi condamné, ce qu'il a estimé être un meurtre. «Nous condamnons l'assassinat de tout moudjahid et de tout individu, musulman ou arabe, et nous demandons à Dieu de lui accorder sa miséricorde», a déclaré M. Haniyeh à des journalistes à Ghaza. Il est clair que la mort de Ben Laden ne veut nullement dire l'arrêt de tous les actes terroristes, car plusieurs organisations se sont inspirées de lui mais activent à leur propre compte. Reste aussi le danger qu'un esprit de vengeance gagne les fidèles du leader de la nébuleuse islamiste, ce qui engendrerait de nouvelles vagues d'attentats à travers le monde.