Ce qui était considéré comme un ratissage de routine par l'autorité militaire, s'est avéré un exceptionnel coup de filet opéré dans un des fiefs terroristes des Hauts-Plateaux du Centre. A ce jour, c'est-à-dire au dixième jour de l'opération, 17 terroristes ont été abattus, et plusieurs autres - une quinzaine, selon des sources sûres - sont toujours encerclés. Ces 17 terroristes ont été tués pendant trois offensives successives. Huit, la première fois, dont deux jeunes femmes, l'une enceinte, quatre autres, une seconde fois, puis 5 lors de la troisième offensive. Au fur et à mesure que l'opération se déroule, les militaires sur le terrain, dont un colonel et un commandant, appuyés par la Gendarmerie nationale et des gardes communaux, se sont trouvés confrontés à une véritable souricière. Le fief de terroriste, enclavé dans le djebel Boukhil, est miné à l'excès, dans le sens littéral du terme, ce qui a contraint l'opération à avancer en prenant compte de tous ces aléas, et au maximum de précautions pour déminer les sentiers rocailleux. Au vu des troupes déployées, l'élimination du groupe est une question de temps. Toutes les voies et issues ont été obstruées, et l'espace de mouvement réduit. La région de Djelfa a commencé à «avoir» ses groupes terroristes en 1993, et Messaâd, et pour de longues années, allait devenir la «capitale du terrorisme» dans les Hauts-Plateaux du Centre. Ce n'est qu'en 1998-99, que la région a pu souffler et revenir à une vie normale. La plupart des enseignants de Messaâd s'enfuirent à Djelfa qui, de 100.000 âmes, jusqu'alors, est entourée, désormais, d'un «bouclier de gourbis» de quelque 80.000 «échappés de l'enfer». L'année dernière, plus de 30 terroristes ont pu s'infiltrer dans Djelfa et perpétrer plusieurs assassinats dans le quartier de Boutrifis, tuant au moins une vingtaine de personnes dans des attentats spectaculaires, commis de nuit et pendant les veillées du ramadhan. Les ratissages effectués dans les maquis de djebel Baharara ont permis de venir à bout des terroristes de la région. Toutefois, quelques-uns ont pu regagner le côté Sud de la wilaya et ont reçu une aide «conséquente», estimée à une quinzaine, voire une vingtaine d'éléments armés des GIA, de Médéa et de Ksar El-Boukhari.