La grande commission parlementaire d'amitié se réunira bientôt à Alger pour débattre des dossiers qui «fâchent». C'est le rapprochement entre Alger et Paris. Après le business, place à la politique. La grande commission d'amitié algéro-française se réunira prochainement. Ainsi, cette commission, quelque peu en sommeil, sera officiellement réactivée lors de la prochaine visite qu'effectuera le groupe d'amitié parlementaire français en Algérie avec à sa tête, le président de l'Assemblée nationale française. C'est ce qu'a déclaré le président du groupe parlementaire d'amitié algéro-français, Belkacem Belabbès, lors d'une rencontre avec des parlementaires français tenue hier à l'APN. Ce rendez-vous prévu avant l'été, constitue une occasion pour aplanir les différends ayant grippé les relations entre les deux pays. «Nous allons discuter des différents dossiers qui fâchent», a déclaré M.Belabbès en faisant référence à l'Histoire et la circulation des personnes. Deux questions qui étaient au coeur des débats hier entre les parlementaires des deux rives. Les députés algériens ont mis l'accent sur la reconnaissance des crimes commis par le colonialisme et l'octroi des visas. Sur la question de l'Histoire, M.Belabbès a estimé qu'il faut prendre cette question avec sagesse et laisser le travail de mémoire aux historiens. «On ne peut pas arrêter de regarder dans le rétroviseur», a-t-il affirmé en mettant l'accent sur la nécessité de contribuer à un partenariat solide. Interrogé sur les lois proposées par les deux Parlements, à savoir la loi du 23 février 2005 et la loi criminalisant le colonialisme, M.Belabbès pense qu'il ne faut pas s'arrêter à ces lois. «Les députés sont libres de faire des propositions», a-t-il expliqué tout en mettant l'accent sur le partenariat gagnant-gagnant. Concernant les visas, le président du groupe d'amitié a fait part des difficultés que rencontrent les députés pour obtenir un titre de séjour. «Une question qui constitue un handicap pour le développement économique», s'accordent à dire les parlementaires français. Le groupe d'amitié a invité l'ambassadeur de France à Alger à débattre de la question de la circulations des personnes. Des questions qui seront au menu de la prochaine réunion entre Abdelaziz Ziari et son homologue français, Bernard Accoyer. Rappelons, que la commission active en conformité avec la volonté politique affichée par les présidents Bouteflika et Sarkozy, qui entendent instaurer un partenariat d'exception entre l'Algérie et la France. Revenant sur le forum Algérie-France tenu avant-hier à l'hôtel Hilton, M.Belabbès l'a qualifié de grand succès. Le nombre des entreprises françaises participant à ce forum démontre que de belles perspectives s'ouvrent à la coopération algéro-française. «Le train est sur rails pour que des relations exceptionnelles soient concrétisées», a-t-il insisté en invitant les Français à investir davantage. De son côté, la vice- présidente du groupe d'amitié, Mme Khiar s'est montrée tout à fait attentive aux préoccupations exprimées par les Algériens. Elle a réitéré la volonté du gouvernement français de renforcer ses relations avec l'Algérie. «Notre sort est lié à la rive Sud de la Méditerranée», a-t-elle déclaré. Les deux parties se sont engagées pour oeuvrer davantage pour baliser le terrain à une véritable amitié. La France semble avoir trouvé la bonne solution pour se rapprocher de l'Algérie. De l'économie pour soigner la politique. Il ne fait pas de doute que la visite du secrétaire d'Etat chargé du Commerce, Pierre Lellouche et l'ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, va contribuer à réchauffer les relations entre les deux pays qui ont traversé une zone de turbulences.