Les membres du groupe d'amitié parlementaire algéro-français de l'Assemblée populaire nationale (APN), présidé par Belkacem Belabbas, ont rencontré hier au siège de l'APN leurs homologues français qui accompagnent Jean-Pierre Raffarin en marge du forum pour le partenariat algéro-français réuni lundi et mardi à Alger. Cette réunion a abordé notamment le volet économique des relations entre les deux pays, ainsi que les relations parlementaires algéro-françaises et surtout le problème récurrent lié à la circulation des personnes entre les deux rives, sans pour autant que la réunion omette le volet historique qui lie les deux nations. C'est ainsi que la partie française menée par Mme Brigitte Barges, députée du Tarn, annoncera qu'«entre l'Algérie et la France les relations de partenariat s'établissent à partir d'une donnée importante qui fait que l'Algérie est un axe pivot vers les autres pays du Maghreb ainsi que vers l'Afrique, maintenant il faudrait passer aux actes et l'acte le plus concret réside dans les investissements économiques». «L'étape atteinte dans les relations entre les deux pays est un virage très important, nous avons besoin de vous, l'Europe vieillissante a besoin des pays de la rive sud de la Méditerranée», ajoutera la députée française. Par ailleurs, le dossier relatif à la circulation des personnes a été posé par la partie algérienne, «c'est l'un des éléments principaux dans les relations entre les deux pays, et le problème doit être réglé d'une façon humaine, surtout que la libre circulation des personnes demeure l'une des conditions principales du partenariat», annoncera la partie algérienne. Chose à laquelle les parlementaires français diront qu'ils pourraient faire des efforts concernant les modalités de délivrance de visas pour les Algériens. Quant au volet histoire, les parlementaires français ont souligné qu'il sera pris en charge par la grande commission parlementaire qui se réunira prochainement à Alger. Néanmoins, les deux parties semblent vouloir laisser de côté les lois mémorielles «qui font grincer un peu la machine», comme le dira M. Belabbas, pour répondre à une question de la presse, s'articulant sur les blocages que connaît le projet de loi criminalisant le colonialisme au niveau de l'assemblée. «Il faut faire la différence entre la France coloniale et la France d'aujourd'hui, mais les problèmes de l'histoire doivent être pris en charge avec sérénité sans laisser la place aux ultras», diront les parlementaires algériens. Avant de déclarer qu'«on est condamnés (les deux parties) à mettre les moyens nécessaires pour harmoniser le lac de paix qu'est la Méditerranée, et surtout il faut trouver des solutions aux foyers de tension qui caractérisent la rive sud, à commencer par le problème libyen pour lequel il faut trouver des solutions politiques», penseront par ailleurs les parlementaires algériens.