L´Algérie en retard dans le secteur des TIC? C´est un euphémisme que de le rappeler tant nous en sommes encore aux balbutiements en matière de gouvernance électronique (e-gouvernance). Pourtant, les autorités publiques n´ont cessé, ces dernières années, de faire l´éloge des technologies de l´information et de la communication (TIC), avançant même l´idée de doter chaque foyer algérien d´un ordinateur (opération Ousratic). Mais entre le faire et le dire, il y a un monde, et les TIC à la portée de tous, reste du domaine de l´utopie. Mais ce n´est pas encore de cela qu´il s´agit alors que notre pays cumule aujourd´hui un retard pénalisant dans la gouvernance électronique. Selon un rapport de l´ONU sur la «e-gouvernance», livré cette année, l´Algérie se place au 121e rang sur 182 pays testés. Ce qui est loin d´être reluisant et conforte notre position médiocre dans les statistiques internationales. L´Unesco, qui dirige de nombreux projets des TIC, définit ainsi la «e-gouvernance» qui, selon l´organisme onusien, est «l´utilisation par le secteur public des technologies de l´information et de la communication dans le but d´améliorer la fourniture d´information et de service, d´encourager la participation du citoyen au processus de décision et de rendre le gouvernement plus responsable, transparent et efficace». Tout un programme! Or, aujourd´hui, l´utilisation des TIC dans la bonne gouvernance, par les communes et les services, concurremment au développement de modules de formation pour les décideurs, favorise une gestion saine des affaires publiques comme de booster l´économie par un développement cohérent de l´agriculture et de l´industrie notamment. Notre pays qui s´est engagé ces dernières années dans de vastes réformes de l´économie, de l´administration et cherche à instaurer la bonne gouvernance, n´arrive pas pour autant, à se donner les moyens de sa politique. Avec les résultats que l´on sait. Il ne suffit pas en effet de vouloir, il faut non seulement pouvoir, mais encore avoir la volonté politique de dépasser les entraves et expurger les reliquats d´une gestion des affaires, aujourd´hui obsolète, qui jure, par ailleurs, avec les professions de foi «modernistes» des ministres de la République. Par leur définition même, les TIC, dont les objectifs sont d´arriver à de meilleures prestations de service aux populations, visent en fait à assurer la transparence, la responsabilité et l´efficacité dans la gestion des affaires d´un pays. L´Algérie, qui a toujours le défi du sous-développement à relever, se trouve en fait, dans son schéma de fonctionnement actuel, aux antipodes de la e-gouvernance. Et ce ne sont pas les déclarations euphorisantes d´un ministre ou d´un autre à propos de notre (pseudo) avancée dans ce secteur stratégique qui vont changer la donne présente de la situation des TIC en Algérie. Encore des efforts à faire Dame République, afin de donner leur sens aux réformes entreprises et aux concepts de liberté et de droits de l´homme.