La filière TIC se tourne volontiers vers les entreprises en Algérie depuis qu'a été constaté le chiffre peu enthousiasmant des connexions Internet grand public par Adsl, un chiffre qui s'est péniblement hissé à 773 000 environ depuis 2007. àvoir les chiffres de fréquentation de la 7e édition du Salon international sur les technologies de l'information (Med-IT 2010) tenu entre les 10 et 12 mai au Palais de la culture, on mesure la modestie des résultats malgré les efforts déployés. Le nombre d'exposants, 150 n'a pas bougé par rapport à celui de 2009, qui était pourtant en hausse de 50% par rapport à 2008 (100). La fréquentation (5 423 visiteurs) a augmenté de 2% par rapport à 2009 (5 000 visiteurs) qui avait pourtant enregistré une hausse record (plus de 117% par rapport à 2008, 2 300 visiteurs) celle-ci pourtant en augmentation également par rapport à 2007 (70% de hausse). Alors, un tel élan qui se casse de la sorte en 2010, malgré un très gros effort de publicité et de communication avec la présence de près de 200 journalistes, il y a de quoi s'interroger. Difficile d'en connaître la raison exacte pour le moment, vu que les chiffres du nombre de visiteurs pour cette édition ont été publiés le dernier jour du salon. La tournure franchement marketing et publicitaire prise par ce salon, au demeurant brillamment organisé, sans couacs, avec la haute technologie étrangère, contrastait fortement avec celle de salons précédents où les ateliers traitaient de sujets plus nobles, plus politiques, comme entre autres, les perspectives de développement des centres d'appels en Algérie, la modernisation du secteur bancaire, le développement du commerce électronique, l'administration électronique ou la gestion électronique d'informations et de documents pour l'entreprise. Des objectifs bien exaltants, mais strictement hors de portée, mis à part les centres d'appels. Que cela soit pour l'équipement informatique, ou les connexions Internet par toutes les voies, ou au plan de la téléphonie, il semble en général que les investissements d'équipements sont surdimensionnés par rapport au nombre désespérément modeste d'utilisateurs ou d'abonnés : tel semble être aujourd'hui le dilemme des technologies de l'information en Algérie. Selon M. Benbada, ministre de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat, plus de 50% des petites et moyennes entreprises (PME) en Algérie utilisent les nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC), contre 30% en 2006. M. Benbada a souhaité que ce taux s'accroisse davantage, appelant dans ce contexte les PME à “accélérer” le processus d'usage des TIC en créant notamment leurs sites Web exhortant les PME à se hisser au niveau des autres entreprises de par le monde, lesquelles utilisent quotidiennement les TIC dans l'ensemble de leurs activités. Un appel qui risque fort peu d'être entendu par l'activité économique informelle qui rassemble 40% de l'économie. La filière TIC se tourne volontiers vers les entreprises en Algérie depuis qu'a été constaté le chiffre peu enthousiasmant des connexions Internet grand public par Adsl, un chiffre qui s'est péniblement hissé à 773 000 environ depuis 2007, que confirme une faible densité à la téléphonie fixe (3,73 millions d'abonnés) qui n'a plus de justification que pour une connexion Internet du point de vue du grand public, une évolution à comparer avec celle de la téléphonie mobile qui a dépassé toutes les prévisions, 30 millions d'abonnés, une densité de 91,62%, soit une évolution moyenne de 3 millions par année depuis les premiers mobiles. Un manque d'intérêt pour Internet qui se retrouve dans le nombre de téléphones fixes. Selon des objectifs définis en 2006, Algérie Télécom tablait sur 3 millions d'abonnés Adsl pour 2009, alors que les résultats obtenus ne dépassent guère 25% des objectifs, et l'objectif de 2013, soit 6 millions d'abonnés est d'autant moins jouable. Parce qu'il lui faudrait pour cela, entre autres solutions, doubler la télédensité fixe ou recourir aux connexions sans fil… pour peu que la demande se manifeste. Ce qui n'est pas évident, vu sa faiblesse malgré les baisses de prix de 50% décidées par le ministre précédent de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M. Boudjemaâ Haïchour. En cause, la part des revenus consacrée aux Ntic dont la téléphonie mobile, un poste relativement nouveau de dépenses pour les ménages, au minimum 20% du Snmg, pour une utilisation très économe du téléphone mobile, une connexion Adsl bas de gamme ainsi que l'abonnement téléphonique fixe nécessaire. D'où le recours aux cybercafés qui, avec les abonnés individuels à Adsl, rassemblent 4 millions d'internautes pour une utilisation, somme toute, limitée d'Internet, après l'engouement des débuts. Et toujours ce peu d'intérêt relatif pour Internet, pour six millions de micro-ordinateurs promis aux familles par l'opération Ousratic, 200 000 ont été acquis par les familles. Voilà qui complète ce tableau peu encourageant. Et qui incite les autorités à investir des petites niches de haute technologie pour donner le change pour une demande encore limitée et les opérateurs pour garder une place dans un marché décidément à fort potentiel mais encore balbutiant, mais tout de même aux marchés publics d'équipement très juteux, soit 4 milliards de dollars. En face et en termes d'équipements, le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, avec un marché de 4 milliards de dollars, semble être au rendez-vous, avec 65 000 km de fibres optiques et la réhabilitation et mise à niveau du réseau existant, mais il faudrait que le public et les entreprises s'intéressent à Internet et s'abonnent. Plus que d'un climat d'affaires, il s'agit d'un climat économique maussade, on aura beau faire miroiter les vertus d'Internet, mais que veut-on que les gens en fassent lorsque les sites Web gouvernementaux, ceux des entreprises et des organismes publics souffrent autant de l'indigence de leur contenu ? Et même ceux de très nombreuses entreprises privées ? Aussi, la e-gouvernance et la e-administration ne sont et ne resteront probablement que des slogans, dans un avenir prévisible. Et évidemment, cela se ressent sur la vitalité du secteur, dans un marché au potentiel très prometteur. En exemple, la téléphonie mobile a dépassé toutes les prévisions.