Dans son rapport sur l´agression israélienne contre la bande de Ghaza, le juge sud-africain, Richard Goldstone, avait estimé que l´opération «Plomb durci» contre Ghaza, pouvait être assimilée à un crime de guerre et à crime contre l´humanité. Se fondant sur ce rapport, l´Assemblée générale de l´ONU avait donné, le 5 novembre dernier, trois mois à Israël et au Hamas (qui gouverne Ghaza) pour créer des commissions d´enquête «crédibles» sur la «conduite» du conflit. Israël s´estimant au-dessus - sinon non concerné - des lois internationales, a carrément refusé de créer une telle commission, ce qui, normalement, devrait ouvrir la voie à une saisine de la Cour pénale internationale (CPI) - habilitée à connaître de ce genre de contentieux - par le Conseil de sécurité de l´ONU. Toutefois, cela reste, à l´évidence, du domaine de la théorie et ce n´est sans doute pas demain que la communauté internationale, ou les Nations unies, qui auront le courage d´exiger d´Israël des comptes sur les innombrables crimes qu´il a commis dans les territoires palestiniens occupés. Or, non seulement l´Etat hébreu fait fi des exigences des instances internationales, mais il va jusqu´à accentuer la colonisation juive en Cisjordanie. Israël se place ainsi, délibérément, au-dessus des lois censées gouverner le monde mais qui, en réalité, ne s´appliquent pas à une frange de pays qui se sont autoproclamés «intouchables». Des Etats, mais aussi des dirigeants qui estiment ne pas devoir justifier leurs actes qui, pourtant, mettent en danger la stabilité de la planète. Il en est ainsi de l´ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, qui justifie la dévastation d´un Etat, l´Irak, par sa «conviction» que ce qu´il a fait était «juste» affirmant devant la commission Chilcot - mandatée pour clarifier les raisons qui ont fait entrer la Grande-Bretagne en guerre contre l´Irak -: «Je n´aurais pas fait la guerre à l´Irak si je n´avais pas pensé que c´était juste.» Rien que ça! Dieu le Père qui estime que ce que son armée a fait en Irak, «était juste». De la suffisance? Même pas, tant le personnage est convaincu - au même titre d´ailleurs que son mentor américain, George W. Bush - que c´était de son destin de décider du sort de pays étrangers, voire du monde. Ce n´est en fait que la loi du talion, la loi du plus fort que permettent les arsenaux terrifiants dont disposent ces pays. De fait, Tony Blair a justifié, vendredi devant la commission Chilcot, sa décision controversée d´entrer en guerre aux côtés des Américains, par la menace que feraient courir au monde des armes «terrifiantes» aux mains de «fanatiques». Et Blair de soliloquer: «Il n´était pas question de prendre le moindre risque», qui ajoute: «Tout cela devait s´arrêter.» Cela sonne comme un couperet, puisque ce qu´il «décide» pour les autres ne peut être que «juste». Avec en prime, cette arrogance toute «british», héritée de l´âge d´or de l´Empire britannique. Ainsi, autant Israël se juge non concerné par les lois communes qui gouvernent le monde, des dirigeants, tels Blair et G.W.Bush, estiment de leur droit de décider des grandes et petites choses qui agitent notre planète. M.Blair justifie d´autre part, l´invasion de l´Irak par le fait que ce pays ne se serait pas conformé aux résolutions de l´ONU et aurait refusé les inspections de l´Aiea (agence de sûreté nucléaire de l´ONU). Pourquoi l´ancien Premier ministre britannique, lorsqu´il était au pouvoir, ne s´est-il jamais inquiété du fait qu´Israël a foulé aux pieds toutes les résolutions de l´ONU et reste, à ce jour, l´unique pays au monde à ne pas adhérer au TNP (Traité de non-prolifération nucléaire)? Mais des pays qui imposent leur diktat et la loi du talion au monde, peuvent-ils obéir ou se laisser guider par ces mêmes lois qui régissent le monde? Israël, en refusant de créer une commission d´enquête, Blair en ne regrettant pas la destruction de l´Irak, disent combien les lois et le droit internationaux sont dévoyés par ceux-là mêmes censés les protéger.