Israël veut être juge et arbitre dans l'affaire de l'agression contre la bande de Ghaza qui valut à l'Etat hébreu d'être accusé de crimes de guerre par la commission d'enquête de l'ONU. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a mis en place un panel gouvernemental chargé de répondre aux critiques du rapport de l'ONU accusant Israël de «crimes de guerre» et de crimes pouvant être assimilé à des «crimes contre l'humanité» à Ghaza, a-t-on appris hier de source officielle. En revanche, Netanyahu a, semble-t-il exclu de mettre en place une commission d'enquête interne, comme l'ont réclamé plusieurs pays dont la France et la Grande-Bretagne, après l'agression de l'armée israélienne contre la bande de Ghaza, l'hiver dernier. «Il n'y aura pas de commission d'enquête chargée d'interroger les soldats et leurs supérieurs car les procédures déjà existantes au sein de l'armée sont excellentes», a commenté un officiel israélien, citant le Premier ministre. Le Premier ministre israélien a eu des entretiens dimanche soir avec les responsables de plusieurs ministères et des hauts gradés afin de «discuter des questions sensibles et des problèmes que pose le rapport (de l'ONU) pour la diplomatie israélienne, le droit international de la guerre et l'opinion publique mondiale», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Mark Regev. «Le Premier ministre a demandé à ces responsables de présenter leurs recommandations sur la manière de traiter des différents aspects» du rapport, a ajouté M.Regev. Mandaté par l'ONU, le juge sud-africain, Richard Goldstone, a rédigé un rapport accusant Israël et les groupes armés palestiniens de «crimes de guerre» durant l'offensive israélienne contre la bande de Ghaza qui s'est soldée par la mort de 1400 Palestiniens et 13 Israéliens. Israël craint que ce rapport ne finisse devant le Conseil de sécurité de l'ONU puis la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, qui pourrait alors engager des poursuites contre ses chefs militaires et ses leaders politiques. Le juge Goldstone a recommandé que son rapport soit transmis à la CPI si Israël et le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza, ne procèdent pas dans les six mois à une «enquête crédible» sur leurs agissements durant le conflit.