Aïssa véhiculait l'authenticité et le patrimoine, les chansons qu'il nous a léguées, constituent une richesse culturelle inestimable. Aïssa Ben Rabah Merzougue, plus connu sous le nom de Aïssa El-Djarmouni El-Harkati, né dans les environs de Sidi R'ghis (Oum El Bouaghi) en 1886, issu d'une famille appartenant à la tribu des Ouled Amara, «Djeramnia». C'est en gardant les moutons qu'il a appris à chanter et à faire face à la solitude. En compagnie de sa troupe constituée de Hadj Mohamed Benzine, Miloud Guerichi (flûtistes) et Mohamed Benderradj (berrah) il commença à chanter vers 1910 et sillonna l'Algérie et le Maghreb. A Tunis, il enregistra deux disques et à Paris, guidé par José Haroun (d'Aïn Beïda), il enregistra des dizaines de disques. Ses premiers enregistrements datent de 1930. Son premier succès 78 tours Nabda Bismillahi sortit en 1933 à Tunis, le second en 1934 à Paris, il sera suivi en 1938 d'une série de 10 disques : Ardawi, Saadaoui, Aïn El-Karma, Yahiaoui, Abidi, Souk-Ahras, Majaoui, Sraoui, Wachi et Srat-Arka. Une trentaine d'enregistrements en tout, une centaine d'oeuvres, des dizaines de représentations publiques, c'est lui qui chantera Ben Zelmat, Ekkred En-Nouguir. En 1945, Aïssa Djarmouni est frappé de typhus à Guelma, on le transporta à l'hôpital de Constantine où il mourut le 16 janvier 1946. Il fut enterré à Aïn Beïda où il passa la majeure partie de sa vie artistique. Il fut le premier Algérien à s'être produit à l'Olympia à Paris en 1937.