Douze jours après les attaques-suicide à New York et Washington, les services de renseignement américains n'ont pas encore dégagé une piste crédible en tous points sur les auteurs et commanditaires de l'attentat. Du moins, ils ne l'ont pas rendue publique. D'aucuns estiment que les commanditaires ont joué au Petit Poucet avec les services américains. Les «architectes» de l'attentat meurtrier auraient laissé échapper délibérément une panoplie d'indices pour noyer les enquêteurs dans la multitude des pistes. De fausses informations, des noms d'organisations terroristes fantômes ont été communiqués dans des appels téléphoniques. Certains observateurs estiment qu'il est fort probable que les exécuteurs de l'attentat aient utilisé des identités usurpées à des citoyens d'origine arabe. D'après des comptes rendus journalistiques, quatre personnes citées parmi les 19 exécuteurs de l'attentat seraient encore en vie en Arabie Saoudite et en Tunisie. Le quotidien américain Washington Post a, lui aussi, corroboré l'hypothèse de l'usurpation d'identité. Selon ce quotidien, les pirates, qui ont participé au détournement des avions le 11 septembre dernier, auraient utilisé des fausses identités. Cette nouvelle donnée va compliquer le déroulement de l'enquête, ajoute le même quotidien. Entre-temps, l'investigation poursuit son chemin. La police fédérale américaine a arrêté à Chicago un Arabe du nom de Batouni Oualid, suspecté d'avoir eu des contacts avec les terroristes de l'attentat-suicide. Au fil des jours, les enquêteurs semblent accorder de plus en plus d'attention à la ville d'envol des deux avions qui se sont crashés sur le WTC. Le FBI a arrêté, jeudi dernier, à Chicago, Nabil Al-Marabah. Selon la police américaine, ce dernier aurait été en contact avec un collaborateur de Ben Laden, Raed Hijazi, un Américain d'origine palestinienne. Sur un plan des services américains, on indique qu'ils sont à la recherche d'un terroriste, dont l'identité n'a pas été révélée et qui serait le coordonnateur des attaques à l'avion, le 11 septembre. D'autres sources informent que deux inculpés aux Emirats, un Libyen et un Algérien, auraient fourni des informations sur d'éventuelles attaques des intérêts américains. La liste des enquêteurs s'est encore étoffée de deux Yéménites. Un premier arrêté par la police allemande répondant au nom de Ramzy Mohamed Abdellah, et le second par les services américains, Omar Bak Bachat, suspecté d'avoir financé trois des terroristes suicidaires que sont Nouaf El-Hazmi, Khaled El-Mahdhar et Hani Handjour. S'agissant de l'Algérien Qamareddine Kherbane, arrêté au Maroc, les dirigeants du FIS dissous à l'étranger ont nié toute implication de ce dernier dans les attentats des Etats-Unis. Qamareddine Kherbane, membre fondateur de l'ex-FIS, s'est rendu légalement au Maroc dans le cadre d'une visite à son beau-frère en prison, ont précisé ces dirigeants. Toujours dans la multitude des pistes probables, hier, le ministre syrien de l'Information a laissé entendre que l'Etat d'Israël serait derrière ces attentats. «Benjamin Netanyahu n'a-t-il pas, lui aussi, (comme Ben Laden) menacé de brûler Washington, quand il était Premier ministre d'Israël en 1998?», s'est-il interrogé. Le ministre syrien a affirmé que la mobilisation mondiale contre le terrorisme doit inclure Israël, coupable, selon lui, de pratiquer un «terrorisme d'Etat» à l'encontre des Arabes. Cela étant, douze jours après les attaques-suicide à New York et Washington, les services de renseignement américains n'arrivent pas encore à dégager une piste crédible en tous points. Ces derniers ont été accusés de ne pas avoir su prévenir les attaques. Pourtant, selon la Fédération des scientifiques américains (FAS), le monde du renseignement américain compte en tout quelque 100.000 fonctionnaires civils et militaires et bénéficie d'un budget total de 27 milliards de dollars.