Villages et bases pétrolières sont coupés du monde à cause de ce trafic. Visiblement les réseaux spécialisés dans le pillage des panneaux solaires ont encore de beaux jours devant eux. En dépit des multiples démantèlements par les services de sécurité de plusieurs réseaux, ces derniers ne cessent d'élargir leur champ d'action dans le grand Sud. Inquiétude et appréhension se sont amplifiées du fait que ces réseaux ont fini par s'adapter aux mesures draconiennes de sécurité pour sévir même dans les zones les plus surveillées d'Algérie. En effet, ces groupes mafieux ont encore sévi dans les bases pétrolières exploitées par Sonatrach et la compagnie britannique, BP. Après Illizi et Djanet, le site de Tiguentout, une base pétrolière entre In Salah et El-Goléa, a fait objet d'un pillage de panneaux solaires. Déjà isolée géographiquement, la base a failli être coupée du reste du monde n'était l'intervention des Britanniques et des techniciens des P&T. Toutes les communications, même nationales, passent inévitablement par Londres pour briser l'embargo imposé par le vol de ces panneaux. Les fonctionnaires des P&T ont dû recourir au rechargement quasi quotidien des batteries. Les services de sécurité, qui ont ouvert immédiatement une enquête, exploitent plusieurs pistes susceptibles de les mener aux origines de ces disparitions de plus en plus fréquentes et tout autant mystérieuses. Des indiscrétions laissent entendre que les malfrats de la nouvelle technologie ont agi grâce à des complicités internes et connaisseurs en la matière. En effet, ce trafic devenant national semble impliquer des individus bien introduits dans le domaine des nouvelles technologies. Il s'agit d'un marché juteux dont les premiers clients sont le Maroc et la Libye. Les doutes en sont restés là et aucune information sur des complicités de l'intérieur de la base n'a filtré. Mais il s'agirait tout de même d'un réseau bien organisé pouvant s'autoéquiper en moyens et bénéficiant d'une mobilité hallucinante. Les régions particulièrement touchées par ce trafic sont Illizi, Tamanrasset, Béchar, Tindouf Aïn Safra. Sachant que ce trafic suit bien celui des câbles téléphoniques prisés pour leur cuivre et ainsi qu'une matière utilisée dans les nouvelles technologies. Le développement du trafic a mis en émoi certains villages du Sud qui se sont retrouvés sans alimentation en énergie électrique. Par ailleurs, l'on apprend qu'au cours des dernières semaines un réseau de trafiquants a été partiellement démantelé. Les enquêteurs sont remontés jusqu'à Oran. Il s'agit d'un des réseaux les mieux organisés du pays. Certains de ses membres auraient avoué leurs crimes. Selon leur témoignage, toute la marchandise volée a pris la direction du Maroc. Dans le cadre de la même affaire, l'enquête promet d'ores et déjà des révélations sur l'implication de certains cadres des P&T et des douanes. Les actes de sabotage, les vols s'ajoutant au terrorisme les pertes pour la Sonatrach et surtout les P&T sont inestimables. L'on évoque déjà un chiffre très approximatif dépassant les 70 milliards de dinars pour le vol de panneaux et de câbles solaires. Après les actes de sabotage terroristes, les pertes dues au vol de câbles occupent la deuxième position. En effet, les câbles volés et exportés vers la Tunisie, le Maroc et le Mali sont très prisés par la mafia, car ils contiennent du platine.