Depuis quelques jours, une vaste opération a été déclenchée par les ser-vices de la police judiciaire de la wilaya de Tizi Ouzou visant à démanteler les réseaux de trafiquants de drogue, notamment dans les daïras des Ouadhias, Boghni et Draâ El Mizan que d'aucuns considèrent comme la plaque tournante de ce trafic. La semaine dernière, le juge d'instruction près le tribunal de Draâ El Mizan a auditionné près de vingt suspects dont cinq ont été placés sous mandat de dépôt. Au total, pas moins de cinq réseaux de trafic de drogue et de blanchiment ont été démantelés depuis la fin du mois sacré de l'islam à ce jour, dans les daïras de Boghni et Draâ El Mizan. Cependant, il y a environ un mois, les services de la police judiciaire de la ville de Draâ El Mizan ont démantelé un réseau de prostitution et récupéré près de 300 grammes de haschisch. Le procureur a requis de lourdes peines contre les inculpés parmi lesquels on compte deux femmes. Par ailleurs, dans cette affaire, le magistrat instructeur a ordonné la fermeture judiciaire de plusieurs débits de boissons alcoolisées liés directement à ce trafic. En tout état de cause, depuis près de deux mois, un impressionnant dispositif de lutte contre le trafic des stupéfiants a été déployé dans les grandes villes de Tizi Ouzou et les communes de l'arrière-Djurdjura où des cultures de haschisch ont été découvertes par la police. L'opération s'est soldée par l'interpellation de pas moins de 60 suspects à travers toute la wilaya. La lutte contre la délinquance et le crime organisé, comme l'a rappelé le président de la République lors de sa dernière intervention, constitue la priorité de l'Etat algérien. selon des sources généralement bien informées, cette opération a des objectifs à trajectoires multiples. Outre la lutte contre la délinquance, l'érosion des valeurs citoyennes et la menace que constitue la consommation de la drogue pour la santé, les forces de sécurité veulent porter le coup de grâce au portefeuille de l'agonisante organisation salafiste du Gspc qui se sert des réseaux de trafic de stupéfiants pour le blanchiment et le recrutement de nouveaux éléments. Depuis la découverte des ramifications entre le Gspc et les milieux de la drogue durant l'été 2004, les autorités judiciaires ont mis le paquet contre les réseaux de trafic de drogue. Même si la quantité de drogue récupérée par-ci par-là par la police judiciaire ne constitue pas un fait saillant, il n'en demeure pas moins que l'Etat algérien a, d'ores et déjà, et conformément à la volonté du président de la République, durci les moyens de lutte contre les réseaux de trafiquants de stupéfiants. Les peines prononcées par les magistrats instructeurs à ce sujet ne laissent aucun doute.