L'Algérie pourra-t-elle empêcher la guerre contre ce pays ? Le Président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a reçu, hier matin, au siège de la présidence de la République, le vice-Premier ministre irakien, M.Tarek Aziz, qui effectue une visite de deux jours en Algérie. Arrivé tard vendredi à Alger, M.Tarek Aziz est porteur d'un message du président irakien Saddam Hussein au Président Bouteflika. L'émissaire de Saddam Hussein réussira-t-il à tirer le meilleur profit de la position feutrée de l'Algérie par rapport à la guerre qui guette l'Irak. Tout comme en 1990, l'Algérie. D'un côté, elle privilégie le droit international, rejoignant ainsi la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Elle ne cesse, par ailleurs, d'exprimer sa profonde préoccupation sur les dégâts incommensurables qu'une nouvelle frappe contre l'Irak pourrait engendrer au peuple irakien meurtri par plus de 10 ans d'embargo. L'opposition politique et la rue en Algérie, traditionnellement hostiles à toute velléité d'attaque contre le peuple irakien, pressent les autorités algériennes à jouer un rôle plus déterminant pour repousser la logique belliqueuse US. De plus, quelle marge de manoeuvre a l'Algérie pour influer sur cette question qui ne cesse d'attiser la fibre nationaliste arabe alors que notre pays est engagé dans un partenariat stratégique avec les Etats-Unis sur plus d'un plan depuis l'arrivée de Bouteflika à la présidence de la République? L'Algérie est même un Etat pivot au regard des Américains en Afrique du Nord. Il est pour le moins difficile d'entrevoir cette marge alors que la guerre devient fatale au vu des récents développements survenus dans la région. En effet, la visite de Tarek Aziz en Algérie intervient alors que de nouveaux ordres de déploiement pour la région du Golfe intéressant 35.000 militaires, dont des Marines et des pilotes d'avions de combat, ont été signés par le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld.