Le Président de la République a affirmé, hier dans la capitale belge, qu'il est «venu vers l'Europe, sceller plus que jamais le destin de l'Algérie». Dans un point de presse animé à l'issue de sa rencontre avec la présidente du Parlement européen, Mme Nicole Fontaine, le chef de l'Etat, évoquant l'accord d'association entre l'Algérie et l'UE qui sera paraphé aujourd'hui, a rappelé que d'autres pays l'ont déjà signé. «L'Algérie a pris quelque retard pour des raisons que vous connaissez et prenez en considération», a-t-il souligné. Le Président de la République a indiqué que les négociations avaient repris dès son arrivée, en 1999, après avoir reçu la troïka européenne, au mois de novembre. «J'ai tenu à relancer les négociations avec l'UE, sur le plan d'association», a-t-il déclaré, ajoutant qu'il n'était pas possible que «l'Algérie, qui a partagé avec la France et l'Europe deux guerres mondiales, cette Algérie si méditerranéenne, si maghrébine, si arabe et si africaine, puisse se tourner uniquement vers le Sud, ignorant que les lois de la géographie, de l'histoire, de la culture et le pont humain qui existent entre l'Algérie et les pays européens, sont là». Il a, par ailleurs, soutenu que les pays du Maghreb principalement, ne voudraient pas être «les enfants pauvres de l'alliance européenne». «Nous voulons, par cet accord d'association, poser la première pierre de notre appartenance à part entière à cette construction», faisant remarquer que «l'on ne peut se rappeler le voisinage méditerranéen dans les moments difficiles et l'oublier dans les moments fastes». M. Abdelaziz Bouteflika a souhaité que cette rencontre soit l'occasion de «m'expliquer davantage, avec l'ambition de convaincre, que nous pouvons être des partenaires fiables, loyaux, sincères et très sérieux». «Je suis venu le faire au nom du peuple algérien meurtri par une décennie de violences. Cette épreuve l'a renforcé», a-t-il dit. Le chef de l'Etat a tenu, en outre, à remercier Mme Fontaine pour tous les efforts entrepris pour l'inviter au Parlement de Strasbourg. «Les circonstances de calendrier ne me l'ont pas permis», a-t-il déclaré ajoutant: «Je prends l'engagement d'honorer votre invitation au moment où elle sera renouvelée.» «Le Parlement européen accorde un grand intérêt à l'Algérie». C'est ce qu'a déclaré, hier à Bruxelles, Mme Nicole Fontaine, présidente de l'instance législative de l'UE en recevant le Président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. «La relation qu'entretient l'UE avec l'Algérie, dit-elle, est très particulière» et d'ajouter, à l'adresse de M.Abdelaziz Bouteflika, que l'accord d'association que paraphera le Président de la République aujourd'hui permettra de «conforter cette relation, de l'amplifier en lui permettant d'avoir toute sa dimension, sur les plans économique, culturel et politique». En effet, c'est dans cette finalité que le Président de la République a entamé, depuis hier, une double visite de trois jours en Belgique accompagné d'une très importante délégation. M.Abdelaziz Bouteflika s'est entretenu aussi bien avec les responsables belges que ceux de l'Union européenne. Dans sa première déclaration, Abdelaziz Bouteflika a estimé que sa visite à Bruxelles et aux institutions européennes est un «signe fort» de la volonté de l'Algérie de bâtir un dialogue avec les pays de l'Europe. En visite en Belgique pour la signature de l'accord d'association algéro-européenne, M.Bouteflika a fait plusieurs escales. Il a entamé sa visite de 3 jour par un périple à l'Hôtel de ville de la capitale belge. Il a été accueilli par le bourgmestre (maire) de Bruxelles avant de se rendre, en fin de matinée, au siège du Parlement fédéral belge où il a été accueilli par M.Armand de Decker, président du Sénat, et Herman De Croo, président de la Chambre des représentants. Durant cette halte, le Président de la République s'est vu remettre, par M.Croo, la médaille du Parlement fédéral belge frappée du nom de Abdelaziz Bouteflika. Juste après, un entretien a réuni le Président Bouteflika et les deux présidents en présence de Mme Anne Lizin, présidente de la section algéro-belge de l'Union interparlementaire. Bien avant, M.Bouteflika s'est déplacé au siège de la mairie de Bruxelles en compagnie de M.Freddy Thielmans. Ce dernier a déclaré que la Belgique a toujours entretenu des relations particulières avec l'Algérie, notamment durant la Guerre de Libération nationale. Le maire de Bruxelles n'a pas manqué de déclaré qu'il «existe d'importantes possibilités de coopération multiforme à exploiter et développer en commun». En s'adressant au Président Bouteflika, M.Freddy Thielmans a indiqué: «Monsieur le Président, votre visite est porteuse d'un avenir plus confiant.» Dans l'après-midi, la même impression a été constatée du côté des responsables européens, car il s'agit de la plus importante des visites effectuées par un responsable algérien. Il a été indiqué aussi que les institutions européennes n'ont jamais accueilli un hôte d'une telle importance. Au moment où nous mettons sous presse, le Président Bouteflika poursuit sa visite en attendant le paraphe aujourd'hui, de l'accord d'association qu'on qualifie déjà de «pas historique». Par ailleurs, l'unique réaction par rapport à l'accord a été signée par le parti d'Ahmed Ouyahia. Le RND a qualifié la signature par l'Algérie de l'accord d'association avec l'UE de «pas positif dans le cadre de la mise en place d'un partenariat équitable entre l'Europe et le Maghreb arabe».