Il a suffi du flair d'un agent de la sûreté urbaine d'El-Affroun pour qu'un crime abject ayant pour mobile le vol n'ait pas lieu. Avant-hier matin, à l'arrêt du bus d'El-Affroun-Blida, un couple visiblement normal (“elle”, en djilbab et niqab, lui, en tenue masculine, pantalon et chemisette) s'apprête à monter dans le transport en commun. Le policier en service, lors de la ronde matinale, remarque, à ce moment-là, un détail : la chaussure de “la femme” est trop grande ; cela éveille ses soupçons. Il ordonne aussitôt au couple de descendre du bus et à la femme, précisément, de présenter ses papiers d'identité. Elle reste silencieuse et, c'est le prétendu mari qui répond qu'elle ne les a pas. L'officier demande alors à voir son visage. L'homme, ferme, répond : “qu'on me tue plutôt que l'on voit la figure de mon épouse.” Devant l'insistance de l'agent, elle descend le niqab de quelques centimètres pour montrer, dans un mouvement très rapide, ses yeux. Ce dernier prend alors le risque de dévoiler le visage en relevant le niqab. La soi-disant “femme” était un homme portant moustaches et dissimulant, sous son accoutrement, un fusil à harpon, un marteau ainsi qu'un large rouleau de ruban adhésif (scotch). Au commissariat, les deux acolytes avouent sans peine le plan macabre qu'ils avaient échafaudé qui avait pour but le cambriolage d'une bijouterie isolée de Djendel. La suite, il est facile de l'imaginer, compte tenu de “l'outillage” dont ils étaient munis. Les deux malfaiteurs, des citoyens de la ville voisine Mouzaïa, ont été présentés, le matin même, au procureur de la République près le tribunal d'El-Affroun. F. S.