Les fortes précipitations qui se sont abattues il y a trois jours sur la wilaya de Béchar ont provoqué des dégâts matériels importants. En effet, ces fortes pluies ont provoqué l'effondrement partiel de vieilles bâtisses, dont les propriétaires ont été pris en charge par les autorités locales. Les sinistrés qui se comptent par centaines ont été placés provisoirement dans des centres d'accueil (école paramédicale, auberge…). Leurs habitations ont été inondées par des tonnes de boue charriée par les crues des oueds en furie. Devant cette situation dramatique, une cellule de crise a été installée pour évaluer les dégâts matériels causés par ces pluies et procéder à l'ouverture ou à la fermeture des routes. Sur place, nous avons constaté que le mur de clôture d'une école primaire (Quartier 8), à proximité de oued Béchar, a été complètement emporté par les crues des oueds. Ces crues ont également causé l'effondrement des murs d'un centre de formation professionnelle et ceux du seul jardin public de la capitale de la Saoura, dont les animaux ont été emportés par les eaux. En plus, le pont reliant le centre-ville au quartier Debdaba a été partiellement endommagé et interdit à la circulation. Mais le fait le plus remarquable pendant cette douloureuse journée est le manque de pain et de transport. Les piétons, alors chaussés de bottes, ont essayé de se déplacer d'un lieu à un autre en traversant des chaussées envahies par la boue. Ajoutez à cela l'absence des moyens de communication (téléphone, fax, Internet). Cette catastrophe naturelle, qui ne s'est pas produite depuis 1959, a montré l'état lamentable des ruelles du chef-lieu de wilaya et les conséquences du manque d'avaloirs et d'ouvertures d'évacuation pour les eaux pluviales. Heureusement qu'une extraordinaire mobilisation de la population s'est mise en place pour nettoyer les ruelles des tonnes de boue qui se sont déversées et qui ont dénaturé totalement le cadre de vie de la ville. Signalons enfin que les maisons de 70 familles ont été endommagées suite aux crues engendrées par les fortes pluies, selon la Protection civile citée par l'APS. RACHID ROUKBI