Les aides aux propriétaires de constructions individuelles endommagées par le séisme sont fixées entre 5 et 50 millions de centimes. Le ministère de l'habitat et de l'urbanisme (MHU) a décidé de lancer un programme de 20 000 logements destinés aux wilayas touchées par le séisme. Le département de M. Hamimid a dégagé une enveloppe de 30 milliards de DA pour la mise en œuvre de ce projet. Si on suit la promesse faite par le président de la république, tous les citoyens sinistrés seront relogés avant l'hiver. Un autre défi attend ainsi le MHU qui doit remettre les clefs aux bénéficiaires avant la fin de l'année. La promesse et l'engagement des responsables sont on ne peut plus fermes. La réalité du terrain peut, toutefois s'avérer autre, voire décevante. L'échéance arrêtée pourrait, en effet, ne pas être respectée, compte tenu des lenteurs auxquelles nous ont habitués les entreprises réalisatrices. Pour des raisons diverses, des chantiers entamés depuis de longues années n'ont, à ce jour, pu entrer dans une phase de finalisation. à moins que l'urgence de l'heure puisse astreindre les responsables concernés à être au rendez-vous, c'est-à-dire avant le retour du froid et des premières pluies de la prochaine saison hivernale, en recourant aux entreprises étrangères. Le ministère s'est fixé un délai de deux ans maximum pour concrétiser son objectif. Or, le premier magistrat du pays s'est engagé pour le recasement de tous les sinistrés avant l'hiver. Les décideurs doivent, à ce propos, accorder leurs violons afin de clarifier d'abord, puis mettre en œuvre, d'un commun accord, la démarche à suivre pour régler cet épineux problème. Une chose est certaine, plusieurs solutions se présentent devant les pouvoirs publics pour régler le problème du relogement des sinistrés. Outre la réalisation de ces 20 000 logements, le MHU consacre 5,36 milliards de DA pour la restauration des sites endommagés et la démolition des habitations classées au rouge. De ce montant, la wilaya de Boumerdès bénéficiera de 4,36 milliards de DA. Le reste sera octroyé à la wilaya d'Alger. L'autre option a trait à l'octroi d'aides au profit des propriétaires d'appartements détruits (constructions individuelles). Ces aides se situent entre 50 000 DA et 500 000 DA, suivant l'importance des dégâts subis. Cette action nécessitera, selon la tutelle, une enveloppe de 21 milliards de DA. Tout ce budget qu'a dégagé le MHU sera pris en compte, faut-il le préciser, dans le cadre du projet de loi de finances complémentaire 2003. Les détails de la démarche ont été explicités par le ministre au cours d'une réunion de la commission des finances et du budget de l'APN. Par ailleurs, les opérations de déblaiement des sites dévastés à Boumerdès et Corso ont débuté samedi. Les entreprises Cevital et Cosider sont à pied d'œuvre pour mener à bien cette action. Pour rappel, 8 200 habitations ont été expertisées jusqu'au 31 mai à Boumerdès dont 4 560 classées au vert (habitables), 2 377 à l'orange (à réhabiliter) et 1 273 au rouge (à démolir). Il faut, cependant, attendre les résultats de l'expertise finale qui détermineront le nombre de logements à construire. Les 1 300 logements dont dispose la wilaya de Boumerdès, appartenant à l'OPGI et à l'EPLF, seront, de ce fait, attribués une fois leur expertise achevée. Le recensement se fera sur les 88 sites concernés, par les 106 administrateurs chargés de leur gestion. Le choix des assiettes de terrain qui vont recevoir le programme des 20 000 logements, sera confié aux services de la wilaya. Les participants à la réunion de la commission des finances à l'Assemblée ont, à l'unanimité, appelé à la révision des lois, de la législation et à l'adoption de mesures plus rigoureuses en matière de répression de la contrefaçon à laquelle ne cessent de s'adonner certains entrepreneurs, bureaux d'études… et autres intervenants dans le domaine de la construction. Reste à savoir maintenant, quelle serait la nature des habitations pour laquelle opteront les pouvoirs publics ? Si l'on prend en considération l'urgence que suscitent les dégâts occasionnés par le séisme, les responsables du MHU devront choisir le préfabriqué. Mais l'option la plus sûre, reste incontestablement la construction en dur, sinon le provisoire risque de durer… B. K.