Après Boumerdès, Alger est la deuxième wilaya qui a été durement touchée par le désastre sismique du 21 mai 2003. Selon les renseignements fournis récemment par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, 103 164 logements, dont 82 929 collectifs, ont été complètement ou partiellement endommagés. Après un été des plus rudes dans des camps de toile, les sinistrés ont été transférés à des chalets pendant l'hiver 2003. Entre-temps, les opérations de reconstruction, de confortement et de réhabilitation des bâtisses ont été lancées. Selon Mohamed Smaïl, directeur du logement à la wilaya d'Alger, 6887 immeubles représentant 88 000 logements ont été réhabilités depuis le séisme à ce jour. Le montant engagé dans la réfection des bâtisses collectives est de 28,3 milliards de dinars. Par ailleurs, 10 937 aides à la réhabilitation des bâtisses individuelles, d'un montant global de 1,5 milliard de dinars, ont été également octroyées aux familles sinistrées. Selon notre interlocuteur, 2000 familles ont été relogées récemment et 6880 autres sont toujours en attente d'un relogement. Nous apprenons, toutefois, que 1032 familles parmi les 6880 devront rejoindre leurs logements incessamment. Les 5848 familles restantes devront pâtir encore quelques mois dans leurs chalets en attendant l'achèvement du programme de la construction de 7000 logements sociaux dont la réalisation de plus de la moitié est confiée à des entreprises algériennes et le reste à des entreprises chinoises. « Une partie de ce programme sera livrée à la fin de l'année en cours », a précisé, par ailleurs, M. Smaïl. Au total, 642 immeubles ont été démolis. Aussi, faudrait-il réfléchir à la gestion des espaces dégagés. En ce sens, l'on s'interroge sur l'utilité de ces assiettes. « Seuls les instruments d'urbanisme sont à même de déterminer la future affectation de ces terrains », a répondu le directeur du logement. Il faut souligner, toutefois, que pour le suivi des opérations de réhabilitation, l'Etat a mobilisé 700 bureaux d'études et 3200 entreprises. Selon de nombreux témoignages, la rapidité d'exécution qu'a connue l'opération de réhabilitation - assimilée beaucoup plus à du rafistolage - et les techniques utilisées par une main-d'œuvre souvent non qualifiée sont à l'origine des mêmes malfaçons décriées après le séisme. Des manquements aux règles de construction qui sont, entre autres, à l'origine des importants dommages causés aux ouvrages. Conséquence : même relogées, les familles n'en sont pas pour autant rassurées.