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“Pas une famille sous les tentes avant l'AID”
M. Smaïl, directeur du logement à la wilaya d'Alger
Publié dans Liberté le 22 - 11 - 2003

M. Smaïl, directeur du logement à la wilaya d'Alger
“Pas une famille sous les tentes avant l'AID”
Dans cet entretien, le premier responsable du dossier dans la capitale dresse le bilan des opérations de relogement, de réhabilitation et tente de tirer les leçons de la catastrophe du 21 mai.
Liberté : où en est l'opération de réhabilitation des logements touchés par le séisme du 21 mai ?
M. Smaïl : Aujourd'hui sur un parc de 68 000 logements touchés par le séisme du 21 mai dans la Wilaya d'Alger, il y a jusqu'à présent 64 000 logements réhablités. Les opérations sont en cours pour le reste. Elles seront bouclées au plus tard le 15 décembre. Plus de 14 000 entreprises et 2 800 bureaux d'études nationaux —publics et privés— ont été mobilisées. Il ya eu la participation massive des bureaux d'études et des entreprises de l'intérieur du pays. Au total, 25 000 travailleurs ont été mobilisés pour cette opération. Toutes les infrastructures éducatives touchées par le séisme dans la wilaya d'Alger, soit 621 établissements scolaires, ont été réhabilitées. La rentrée scolaire s'est ainsi déroulée dans des conditions normales.
Quel bilan faites-vous de l'opération de relogement des sinistrés ?
Le relogement des citoyens touchés par le séisme du 21 mai dans la wilaya d'Alger a progressé de façon significative. À ce jour, nous avons relogé 1 844 familles dans des logements en dur et 3 345 dans des chalets (1 844 logements sociaux et 3 345 chalets). Au total, 5 200 familles ont été relogées. Il y avait 80 sites organisés qui recueillaient 9 700 familles. Plus de 5 500 familles ont pu regagner leurs foyers après la réhabilitation. C'est l'équivalent de 40 000 personnes. Le nombre de familles qui attendent la fin des travaux de réhabilitation pour réoccuper leurs logements ne dépasse pas 2 600. Elles sont relogées provisoirement dans des chalets, en attendant la fin des travaux de réhabilitation. Aujourd'hi, les 93 familles qui restent sos des tentes vont regagner leurs foyers avant l'Aïd, s'il n'y a pas de glissement dans la réalisation des travaux de réhabilitation. En clair, les familles les plus touchées, celles dont le logement a été classé en rouge, c'est-à-dire à démolir ont été relogées dans des logements sociaux. Celles dont les travaux de réhabilitation nécessitaient de gros travaux ( orange 3 et orange 4) ont été relogées dans des chalets (un mois et demi de travaux). Aujourd'hui, celles qui vivent sous les tentes, c'est-à-dire dont les logements ne nécessitent que quinze jours de travaux pour être complètement réhabilités, vont regagner leurs logements avant l'Aïd.
Quelles leçons tirer du séisme du 21 mai ?
Elles sont multiples. Il fallait revoir le RPA. Il vient d'être revu. La wilaya d'Alger est classée désormais zone à forte sismicité. Il convient de réglementer la construction individuelle, les coopératives ainsi que tout ce qui est privé. Les plus gros dégâts ont été enregistrés dans les coopératives et les constructions privées. Il faut maintenant penser à la formation de la main-d'œuvre spécialisée, à exiger l'assurance dans toutes les constructions. Il convient d'être plus exigeants dans l'agrément des bureaux d'études, car le véritable contrôleur dans la réalisation de la construction est le bureau d'études. En ce sens, les coopératives immobilières ont été livrées à elles-mêmes. Il doit y avoir un suivi de leurs réalisations.
La mauvaise qualité et la tricherie sur les matériaux de construction est considérée comme l'une des causes de l'ampleur de la catastrophe…
Ce n'est pas la cause principale. Le dosage dans le béton affaiblit, certes, la résistance dans la structure. Mais les bâtiments qui se sont effondrés complètement, par exemple les D15 et D10, dans la plupart des cas, ont été touchés par des travaux d'aménagement à l'intérieur, réalisés par les locataires ou les propriétaires sans autorisation. Ces travaux ont affaibli la résistance de la construction au séisme …
Propos recueillis par N. R.
Plan d'action de la commission gouvernementale
Pour une meilleure intervention dans les constructions
La commission composée d'experts installée récemment par le Chef du gouvernement vient de finaliser son plan d'action qu'elle soumettra incessamment à l'exécutif. Le programme abordera les aspects liés à l'implantation des chalets et l'accessibilité des handicapés moteur à ces derniers. Ce groupe de travail propose la réparation et la réhabilitation des ouvrages faiblement endommagés.
Dans leur plan, les experts suggèrent le confortement parasismique supposé exécuté pour des ouvrages sérieusement endommagés, notamment la plastification des poteaux, la fissuration des voiles porteurs et des voiles de contreventement et celle des noyaux des cages d'escalier… Cet acte peut se faire à travers des simulations et des calculs qui seront soumis à l'entreprise pour exécution. La commission prendra également en charge la catastrophe écologique dans les localités de Rouiba, Reghaïa et Boumerdès causée par les décharges anarchiques improvisées des débris provenant des bâtiments effondrés. Les membres de la commission ont, en outre, inscrit comme autre action le contrôle détaillé des structures classées vert en les soumettant aux ultrasons. Car, celles-ci présentent à vue d'œil des microfissurations alors qu'avec l'ultrason, elles peuvent révéler des dégâts qui les classeront orange 3 ou 4. Ils proposeront, après la fête de l'Aïd, un autre plan. Par ailleurs, un autre comité a été créé par le ministre de l'Aménagement du territoire, M. Rahmani. Il s'agit d'une commission chargée d'apprécier la validité technique et scientifique du simulateur “Simus”, un logiciel créé par un expert franco-portugais. C'est un ensemble de simulations des conséquences d'une magnitude de 6,8 à 7,2 sur la wilaya de Boumerdès par exemple.
C'est pour savoir aussi si la reconstruction a été bien exécutée. Tout cela, passe, selon M. Boudaoud, impérativement par le lancement d'un débat national sur l'urbanisme et la création d'un code de la construction.
B. K.
Gestion de l'après-séisme
Systématiser les études de vulnérabilité
Au CGS, on est allé plus loin. Le chef du département du Centre, M.Farsi, contacté, recommande d'entamer les études de vulnérabilité du tissu urbain d'Alger et de Boumerdès, (Alger est concerné par un programme de la Banque Mondiale) face aux catastrophes, qui doit être élargi aux grandes villes et aux pôles industriels comme Arzew. Il convient également d'établir des plans d'intervention de gestion de risque, d'appliquer la réglementation, de veiller à une bonne exécution des ouvrages, notamment faire les essais requis sur la qualité des matériaux. Pour les activités du CGS, il convient d'étendre les études de microzonage sismique à toute la wilaya d'Alger, études susceptibles, entre autres, de permettre de déterminer les zones constructibles face aux séismes. Ces études n'ont pu être faites faute de moyens financiers.
N. R.
Responsabilité des entreprises
Rien n'a filtré sur les enquêtes
Ce sont en fait toutes les entreprises de travaux publics, du bâtiment, plus les bureaux d'études spécialisés dans le confortement et dans la réhabilitation, qui sont impliquées.
Il y a lieu de rappeler qu'aucun élément d'information nouveau n'a filtré quant aux deux rapports établis par la tutelle sur les anomalies constatées dans les habitations qui se sont effondrées lors du dernier séisme. Les deux dossiers techniques ont été, pour rappel, déposés auprès des tribunaux de Sidi M'Hamed et de Boumerdès. La justice a chargé ses services d'approfondir les enquêtes et l'évaluation des divers dégâts.
Outre les actions déjà entamées, le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme (MHU) a prévu le lancement d'un programme de construction de 20 000 logements dans les wilayas de Boumerdès et d'Alger, conformément à la loi de finances complémentaire 2003.
Compte tenu du caractère urgent de cette opération, la tutelle a pris une mesure exceptionnelle de construire dans une première étape 6 750 logements dans ces deux wilayas. Le démarrage des travaux qui seront confiés à des entreprises publiques ayant fait leurs preuves sur le terrain, telles que Cosider et l'Erca, est fixé pour le début de l'année prochaine. Les assiettes de terrains ont, faut-il le préciser, été dégagées alors que les études de réalisation sont en cours.
Le délai de réalisation de ce projet ne dépasse pas les 24 mois. Autrement dit, les sinistrés occupant des chalets seront relogés dans ces logements d'ici deux années au plus tard.
B. K.
Le confortement et la réhabilitation non maItrisés
D'innombrables anomalies constatées
Le collège des architectes propose une série de solutions aux pouvoirs publics.
En dépit des efforts colossaux consentis par les responsables concernés dans l'opération de réhabilitation et de confortement à Boumerdès et Alger, les experts, très au fait techniquement, déplorent la méthodologie suivie. Pour eux, il fallait de prime abord commencer par établir un recensement des logements fermés dans les deux wilayas avant la mise en application de toute décision. Il faut, selon eux, procéder à une défiscalisation au sein de ces régions, y compris à Tizi-Ouzou, qui viendrait en support afin de permettre des locations de logements à des prix abordables, à 12 000 DA, par exemple. Cette action engrangerait des économies considérables à l'Etat.
À titre illustratif, expliquent-ils, la pose d'un chalet reviendrait à l'Etat à 800 000 DA. Ce montant englobe le prix de la cabine arrêté à 600 000 DA, son transport s'élevant à 50 000 DA et les dépenses en travaux de VRD estimés à 150 000 DA. Or, il serait plus intéressant, précisent-ils, d'utiliser les appartements vides pour les louer à des tarifs raisonnables à la portée des sinistrés qui avoisineraient les 12 000 DA. Si l'on tient compte de ce prix, le locataire paiera, pour une année, un loyer évalué à 144 000 DA. Pendant les 3 ans que durera la construction de nouveaux logements, promis1 par le gouvernement, ces gens s'acquitteront d'un loyer total qui avoisine les 432 000 DA.
Ce qui est loin d'égaler les 800 000 DA que coûterait le chalet attribué aux sinistrés. L'Etat peut, par conséquent, économiser la somme de 370 000 DA/famille durant ces trois années. Une fois relogés, les sinistrés céderont les chalets qui seront ventilés à travers les Hauts-Plateaux et remplaceront les gourbis et les baraques de fortune dans lesquels vivotent encore d'innombrables citoyens algériens. Ces cabines contribueront de ce fait à la résorption de l'habitat précaire. Quand bien même ces chalets ont allégé un tant soit peu la crise accentuée par le séisme du 21 mai dernier, les terrains sur lesquels ils sont implantés valent, cependant, leur pesant d'or. Les assiettes de terrain ont une valeur inestimable. La conception et la réalisation de ces chalets doivent également répondre aux conditions de leur utilisation. Ils doivent être réalisés de manière à pouvoir faire face aux effets de l'humidité marine, notamment dans les localités de Boumerdès, Corso, Zemmouri… La structure doit être de ce fait construite avec une matière anti-corrosive. Car le sel marin demeure l'ennemi numéro un du métal. Les concepteurs n'ont, en revanche, pas pris en considération les handicapés moteur dans leur réalisation des chalets. Il fallait dès lors recenser les familles ayant parmi leurs membres des handicapés afin de construire des cabines à leur mesure. “Des décisions entachées de velléités politiques ont été prises hâtivement sans consulter les techniciens”, déplore M. Boudaoud, président du Collège national des architectes.
Confortement : il faut un diagnostic préalable des immeubles
Abordant l'opération de confortement dont de nombreuses actions ont été déjà lancées, l'architecte estime qu'il était primordial de réexaminer les bâtiments classés rouge avec des experts dans le but de faire une étude minutieuse et décider d'une manière définitive, soit la restauration ou la récupération, soit la démolition de ces immeubles. “Il faut établir impérativement un diagnostic minutieux”, propose-t-il avant d'ajouter qu'il y a beaucoup d'immeubles récupérables dans les communes de Belouizdad, Sidi M'hamed... Notre interlocuteur avoue que le confortement n'est pas bien maîtrisé par les entreprises. Il ne l'est en réalité, soutient-il, qu'à environ 35% seulement. Sur un autre registre, cet expert suggère au préalable un choix judicieux du type de réhabilitation après un diagnostic de l'état des lieux. Viennent ensuite les opérations de rénovation et de confortement qui, selon lui, sont des aspects diamétralement opposés. Pour cela, chaque commune doit, dira-t-il, recenser son patrimoine immobilier et établir des fiches qui constitueront une base de données pour arrêter le type d'action à entreprendre, soit la réhabilitation, la rénovation ou le confortement. Plus de 6 millions de logements ont été, rappelle-t-on, édifiés avant 1962 sur le territoire national. Cela demande, certes, beaucoup de temps mais c'est toutefois faisable à court, moyen et long termes.
Puis, ces fiches seront soumises à des bureaux d'études après avoir lancé un avis d'appel d'offres. L'étude qu'effectuera le bureau sélectionné se résumera ainsi : soit en une réhabilitation, un confortement il une rénovation. Une fois l'étude ficelée, un autre appel d'offres sera lancé pour sélectionner l'entreprise réalisatrice spécialisée. Il est grand temps, prévient M. Boudaoud, de commencer le traitement de la bande du nord du pays connue pour sa forte sismicité, tout en engageant des études de microzonation.
Sismicité : le traitement urgent de la bande du nord
Par cette action, il serait plus aisé de détecter les zones sismiques, concevoir d'autres normes antisismiques et réaliser, ainsi, de nouvelles constructions avec le RPA (règlement parasismique algérien) de 2003. “Nous avons perdu beaucoup de temps pour cette action”, déplore le président du collège. Il est impératif, selon lui, de faire appel à des experts étrangers pour élaborer une plate-forme en partenariat avec leurs homologues algériens. Les Yougoslaves, les Japonais et les Italiens sont actuellement les plus sollicités dans le monde pour ce travail. Ce document servira de base de travail qui durera entre 5 et 10 ans. C'est un travail de longue haleine, reconnaît-il, mais il permettra de boucler le nord de l'Algérie comme zone antisismique d'une manière définitive. Par ailleurs, les anomalies constatées dans les actions de réhabilitation sont, selon l'expert, à la fois énormes et dangereuses. Il s'agit des gravas jetés çà et là à tous les coins de rue obstruant ainsi le passage aux piétons. L'opération en elle-même se résume en de simples actes de replâtrage, voire de maquillage. Ce qui a fait dire au président du collège des architectes que sur les 15 entreprises engagées dans la réhabilitation, seules 2 ou 3 accomplissent un travail tout juste moyen sous le regard indifférent du bureau d'études.
Dans plusieurs cas, il a été constaté que des entrepreneurs ont abandonné leurs travaux de réhabilitation après avoir démoli le cœur du bâtiment. Ils laissent l'immeuble en l'état sous prétexte que les études ne sont pas encore prêtes. Ce qui pousse les ménagères à préparer leur chorba, pour les mieux loties, dans le couloir avec tous les risques qu'elles encourent. Les travaux lancés depuis juillet n'ont été achevés, estime M. Boudaoud, qu'à 40% uniquement. “Mais de quelle manière aussi les travaux ont-ils été exécutés ?!”, s'est-il interrogé. Autres irrégularités, dalle de sol, carrelage…, utilisés sans être mouillés auparavant. Des maçons travaillent sans le niveau de qualification et sans le niveau (l'outil)… Les entreprises sélectionnées refusent souvent de solliciter des maçons qualifiés aux centres de formation professionnelle. Des murs porteurs comportant 100 briques ont été démolis puis reconstruits avec une trentaine de briques seulement…
B. K.
Repères
- L'objectif de la commission est le confortement dans la wilaya de Boumerdès de 7 160 logements classés à l'orange 3 et 4.
- Sur les 3 465 logements portant le signe orange, 3 838 ont été confortés.
- Sur les 3 695 classés orange, 4 178 ont été confortés.
- Les opérations de réhabilitation et de confortement des logements individuels classés vert 2 et orange 3, ciblent 34 361 unités. Pour cela, 28 741 aides ont été libérées dont 15 254 pour les vert 2 et 6 832 pour l'orange 3.
- Les logements individuels classés à l'orange 4, prévus pour ces opérations, sont au nombre de 5 264 dont 164 ont fait l'objet d'un déclassement ou d'un reclassement après études approfondies. 764 ont été confiés à des entreprises dont 240 ont vu leurs travaux achevés. L'option pour l'aide directe a concerné 4 500 unités. Plus de 4 100 ont obtenu des décisions signées alors que 3 795 aides ont été libérées. Les travaux ont été lancés pour 456 unités.
- Au 13 novembre 2003,5 473 unités dont 4 101 chalets et 1 372 logements en dur ont été attribués dans la wilaya de Boumerdès. Sur les 4 101 chalets attribués, 3 983 sont occupés et 118 sont en cours d'occupation.
B. K.
Boumerdès
Le bilan du relogement
L'implication de toutes les entreprises publiques dans ces opérations a pu faire avancer les choses.
La réhabilitation des logements endommagés par le séisme dans la wilaya de Boumerdès est entièrement achevée. Les responsables investis de cette mission avouent que l'opération est entrée dans sa phase finale. D'ici à la fin du mois en cours, plus de 6 000 logements portant le signe orange 3 seront complètement réhabilités. Les appartements classés vert 2, au nombre de 7 800, ont d'ores et déjà été restaurés depuis le 15 octobre dernier. Leurs propriétaires ont abandonné les tentes et rejoint leurs domiciles. Un millier de logements a subi, en outre, un confortement en attendant les 4 500 autres dont l'achèvement des travaux est prévu au plus tard vers la fin du mois de décembre prochain.
Cette action (le confortement, ndlr) n'a pu connaître un état d'avancement appréciable sans l'intervention de la Société de gestion des participations (SGP) Indjab, qui a mis toutes les entreprises relevant de ses compétences à la disposition des autorités locales. Parallèlement, la commission en charge de ces activités, présidée par M. Medane, directeur central au ministère de l'Habitat, a enclenché l'opération de relogement des sinistrés.
Sur les 7 109 chalets posés sur le territoire de la wilaya, 4 455 ont été ainsi affectés dont 4 134 sont actuellement occupés par les bénéficiaires. Jusqu'à ce jour, il reste quelque 374 cabines sahariennes à attribuer. Les prévisions d'attribution des chalets à fin novembre se situent entre 1 300 et 2 000 unités. Ces prévisions peuvent, selon les responsables, évoluer en fonction de la livraison des chalets habitables. Ainsi, les 348 cabines programmées dans la deuxième phase ont été déjà attribuées. Il est fort probable que les 5 186 chalets de la 3e phase, prévus en décembre prochain, soient livrés dès la fin du mois en cours.
Un objectif de 15 000 chalets
En somme, l'objectif recherché par la commission est la réalisation de 15 000 chalets dont l'attribution s'effectuera en 4 tranches. Par ailleurs, le recasement dans du dur (dans des logements) a touché plus de 1 416 bénéficiaires-occupants sur les 1 569 logements attribués jusqu'au 17 novembre. Ils restent, de ce fait, 153 appartements à attribuer. Une partie considérable de la population concernée, faut-il le souligner, refuse de rejoindre ces logements pour des raisons diverses liées entre autres à l'éloignement, à l'exiguïté de l'appartement, la scolarité des enfants… D'ici au 31 décembre prochain, il est attendu le relogement de 2 023 personnes dans du dur et l'orientation provisoire de 13 130 autres vers des chalets. “Sans verser dans un enthousiasme béat, nous avons réalisé une prouesse en un temps record”, a déclaré M. Medane.
Que les gens sachent, argue-t-il, que plus de 200 km de route, 200 1km de réseau d'AEP, 250 km d'assainissement et 200 km de câblerie électrique ont été réalisés en quelques mois. Mieux, le revêtement de 38 000 m2 de sol a été achevé en une semaine. “Cette dernière action équivaut à celle de 500 logements”, estime-t-on. Il faut ajouter à cela les 600 classes édifiées en un mois et demi. L'achèvement de toutes ces actions a fait dire à l'un des inspecteurs du ministère de l'Habitat : “C'est presque le programme de trois wilayas finalisé en trois mois !” Cette performance a pu être effective grâce au précieux concours des sociétés publiques de la SGP Indjab et les 1 000 autres relevant du secteur privé.
B. K.


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