Initialement prévue jeudi matin à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, la rencontre initiée par le secrétaire national du FFS Karim Tabbou avec les militants de son parti a finalement eu lieu en cours d'après-midi au siège de la section locale du FFS à Tizi Ouzou. En cette circonstance, le local ayant abrité cette rencontre s'est avéré fort exigu pour contenir un grand nombre d'élus et de militants du parti de Hocine Aït Ahmed venus écouter les récentes orientations politiques de leur parti, mais tout aussi décidés à se faire écouter par leur direction nationale à qui ils ont largement fait part de leurs difficultés rencontrées sur leur terrain et surtout de leur inquiétude quant à l'avenir de leur parti. C'est certainement pour rassurer les militants fidèles au FFS et d'appeler à la mobilisation générale autour du parti de Aït Ahmed que Karim Tabbou a tenu à animer cette importante rencontre programmée à la veille de cette date historique du 1er Novembre. “Le moment est venu pour réorganiser nos structures militantes et repartir sur des bases solides, dira d'emblée le secrétaire national du FFS. Dans une telle perspective, il est temps de rétablir le contact avec la société civile et le mouvement associatif à tous les niveaux”, dira encore Karim Tabbou qui n'omettra pas de rappeler la dimension nationale et historique de son parti. “Si nous voulons que le FFS demeure un grand parti aux perspectives nationales, il doit s'ouvrir davantage au mouvement associatif, à la jeunesse, aux étudiants et aux femmes”, ajoutera Tabbou qui regrettera d'ailleurs l'absence des femmes dans les structures militantes du FFS et appellera justement “les militants et les cadres du parti à sensibiliser davantage les femmes algériennes, qu'elles soient travailleuses, étudiantes ou enseignantes, pour adhérer au parti et contribuer au combat pour la démocratie en Algérie et lutter contre toutes les menaces qui pèsent sur le parti”. Pour appuyer cette dernière accusation pointée contre le pouvoir, Karim Tabbou informera l'assistance d'une correspondance récente du ministère de l'Intérieur intimant l'ordre au FFS de lui établir un fichier détaillé des membres du conseil national du parti pour des raisons douteuses. “Nous n'avons pas de listes à fournir à Zerhouni, car nous sommes un parti légal et souverain et non pas une annexe de la police”, dira Tabbou qui accusera le pouvoir de vouloir intimider par la pression et le harcèlement les cadres du FFS. Outre le pouvoir, le secrétaire national du FFS s'en prendra ensuite violemment aux dissidents du parti dont il traitera certains d'entre eux d'“escrocs politiques”. Par ailleurs, Karim Tabbou soulèvera aussi le cas des présidents d'APC-FFS qui ont pris part à la dernière réunion nationale des élus initiée par le pouvoir et ce, malgré l'interdiction de leur parti. “Nous n'en faisons pas une obsession, mais ces élus seront traduits le plus normalement du monde devant le conseil de discipline du parti qui statuera sur leur cas en toute objectivité et sans aucune animosité particulière”, précisera-t-il tout en appelant les militants du FFS à se mobiliser davantage pour relancer le FFS sur des bases plus solides et faire triompher “le drapeau de la démocratie”. Avant de clôturer cette rencontre avec les militants du FFS, Karim Tabbou a donné la parole aux militants et aux élus du parti pour un débat franc qui a permis à de nombreux intervenants de faire part de toutes sortes de difficultés rencontrées sur le terrain en matière de gestion des collectivités locales et de crédibilité du parti auprès de la population. M. H.