Cette station de la capitale ne dispose ni d'abribus, ni de toilettes publiques, ni de fast-foods, ni de kiosques ou autre. Les milliers de citoyens qui la fréquentent à longueur d'année se sont tout le temps résignés devant le fait accompli et supportent leur mal en silence. La station de bus de Tafourah par laquelle transitent quotidiennement près de 10 000 voyageurs et qui assure plus d'une vingtaine de directions à travers la capitale (vers la côte ouest jusqu'à Zéralda, vers la côte est jusqu'à Rouiba et vers le sud d'Alger jusqu'à Draria), reste au grand dam des passagers, un vrai calvaire quotidien. Elle est dépourvue du strict minimum de moyens de confort malgré l'importance qu'elle revêt sur tous les plans (elle est utilisée par les étudiants, les travailleurs, les malades qui visitent le CHU de Mustapha Bacha …). La station de Tafourah ne dispose ni d'abribus ni de toilettes publiques, ni de fast-food ni de kiosques ou autres. Les milliers de citoyens qui la fréquentent à longueur d'année se sont tout le temps résignés devant le fait accompli et supportent leur mal en silence. “On n'y peut rien, c'est comme si le diktat des receveurs et des conducteurs de bus ne nous suffit plus. Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ? On doit supporter tous les maux et les contraintes. Arriver tôt à son boulot ou à sa faculté prime sur le confort”, déplore un habitué de la station, étudiant à la Faculté centrale. Pour le reste, supporter les aléas de cet arrêt de bus est un mal nécessaire, sinon “on n'a qu'à prendre un taxi”, a enchaîné un autre citoyen, ouvrier à la gare Agha et qui habite à Baïnem. Le commun des mortels qui veut faire ses besoins n'a qu'aller dans le petit jardin situé à la sortie ouest de la station.Un endroit d'où des odeurs nauséabondes se dégagent asphyxiant les lieux. Mais ce n'est pas tout le monde qui a cette “déplaisante chance pour se soulager”. Des vieilles femmes, des jeunes filles et des personnes âgées doivent se munir de courage et ont intérêt à exercer leur vessie et la retenir pour longtemps sinon elles risquent de se mettre dans des situations gênantes… En plus de tous les manques qui se dressent aux yeux du passager une fois sur les lieux, la désorganisation est à son tour de mise. Le non-respect, sinon l'inexistence pure et simple de tout plan de circulation fait que trouver un bus, le soir, est une vraie corvée et résister aux implorations des transporteurs qui agressent les voyageurs pour les faire monter dans leurs engins bourrés dont ils veulent rentabiliser chaque centimètre carré, est un exercice de sang-froid quotidien. “Y accéder, notamment, aux heures de pointe demande beaucoup de patience et de sang-froid, sinon se bagarrer ou s'emporter verbalement avec quelqu'un est le mieux qui puisse arriver” a expliqué un agent de sécurité à cette station. A tout cela, s'ajoute la saleté des lieux et les sachets blancs, en remplacement des noirs, donnent l'image de la capitale que les responsables ont voulu, pourtant, éradiquer il y a quelques mois, mais hélas, ils sont tous là, seulement sous une autre couleur cette fois-ci. Dans les bus, une autre “torture” attend les voyageurs : sièges inconfortables, parfois éventrés, infiltrations en temps de pluie, saleté, voyage debout au départ d'Alger et jusqu'à destination. Le tout couronné par des retards à cause des embouteillages qui surviennent à l'entrée de chaque ville ou à l'approche des barrages fixes de la police ou de la Gendarmerie nationale. Censés assurer des dessertes, dans les deux sens, entre la station de Tafourah ou bien celle Bab-El-Oued et Zéralda, Staouali, Aïn Benian, Baïnem, Chéraga ou Douéra ; des transporteurs indélicats préfèrent, au moment des grandes affluences de passagers et d'une circulation automobile importante, n'accepter de couvrir qu'une partie de leur trajet initial. Par exemple, un conducteur de bus venant de Aïn Benian ou de Baïnem et dont la plaque indique clairement la station de Tafourah, refusera de charger, malgré leurs protestations, des usagers attendant de se rendre vers cette destination. La question est donc de savoir quelles sont les raisons qui empêchent les services du ministère des Transports ou ceux de la wilaya d'Alger de réagir pour réaménager cette station. Le transport des usagers, est-il besoin de le souligner, est un secteur éminemment stratégique en ce sens qu'il contribue à assurer, quotidiennement, l'acheminement des milliers de personnes vers le lieu de leur travail ou autres et la station de Tafourah est stratégique dans ce domaine car elle située à proximité du port d'Alger, de la gare centrale d'Agha et de la Faculté centrale. N. H.