La lutte menée par les services de la wilaya d'Alger contre l'occupation illicite des terres agricoles, en application des décisions du gouvernement, s'intensifie au niveau du territoire de la capitale. Lundi dernier, plusieurs constructions ont été démolies au domaine Kheiri-Mebarek dans la commune de Aïn Benian, soit quarante-huit heures après le délai accordé par les autorités locales aux occupants pour prendre leurs dispositions. L'opération, conduite par la municipalité assistée par les forces de l'ordre, n'a pas rencontré une opposition manifeste dans la mesure où les constructions, selon notre source, ont été érigées sur une ancienne exploitation agricole récupérée par la direction de l'urbanisme de la wilaya et attribuée à un office de gestion immobilière pour un projet d'habitat. En fin d'après-midi, alors qu'il ne restait des constructions que des amas de gravats, les familles abattues tentaient de récupérer tout ce qui pouvait être utile en attendant pour certaines de passer une nuit glaciale à la belle étoile. Pour d'autres, des contacts ont été pris avec les proches et les amis dans l'espoir de trouver une solution plus confortable. Ces démolitions ont surpris les habitants qui voient là une décision discriminatoire car certaines constructions n'ont pas été touchées. Renseignement pris, il s'agit en réalité de constructions ayant fait l'objet d'un recensement même si elles se trouvent sur le même périmètre. Les familles arrivées après ce recensement occupent donc de manière illicite les lieux. Pour la plupart, ces familles sont venues des wilayas de l'intérieur du pays. Des indiscrétions racontent que derrière leur installation, un des habitants se serait érigé en baron gardien des lieux percevant la contre-partie des “services” rendus. Poussant la discussion plus loin, nous apprenons que la personne en question jouirait d'une certaine protection auprès des autorités locales. Quoi qu'il en soit, celles-ci sont mieux placées pour faire l'enquête qui s'impose en pareil cas. Quant aux occupants recensés, ils espèrent un geste de ces mêmes autorités dans le sens d'un prompt relogement. Après tout, ce sont des enfants de Aïn Benian qui attendent depuis des décennies qu'on daigne les assister dans ce domaine pas facile d'accès. A. F.