Après plusieurs agressions, vols et rackets, notamment la semaine dernière, lorsqu'un vol à main armée a été perpétré contre une pharmacie à l'entrée de la ville d'Iferhounène (60 km au sud-est de Tizi- Ouzou), un dispositif sécuritaire (barrage mixte ANP-services de police) a fait son apparition, pendant la journée du dimanche dernier, à l'entrée du centre urbain de ce chef-lieu communal et de daïra, avant d'être levé le lendemain, lundi, rappelons-le. Cette présence militaire inhabituelle dans cette localité, réputée pour son calme, a suscité une certaine curiosité de la part de la population, sans le moindre signe d'hostilité, faut-il le faire remarquer, contrairement au début des années 2000, lorsque les citoyens exigeaient le départ de la brigade locale de la Gendarmerie nationale. Ces derniers temps, des actes de violence se sont multipliés dans cette localité. En effet, la semaine dernière, des individus, au nombre de trois ou quatre personnes, ont attaqué une pharmacie en subtilisant la recette de la journée. Les malfaiteurs, armés de couteaux, ont fait irruption dans la pharmacie vers 19h30 et se sont attaqués au pharmacien, le blessant avec une arme blanche. Les voleurs ont aussitôt pris la fuite à la faveur de la nuit vers une direction inconnue. Ils sont activement recherchés. C'est la deuxième pharmacie volée en l'espace de quelques mois. En novembre dernier, une autre pharmacie située au centre de la ville d'Iferhounène avait connu un cambriolage pendant lequel un important lot de médicaments a été emporté par les malfaiteurs. Quelques jours auparavant, c'est un camion d'une entreprise privée qui a été volé à proximité de l'ex-Souk El-Fellah de la ville. Il y a quelques jours encore, un automobiliste a été détroussé d'une importante somme d'argent dans un faux barrage dressé à proximité du col de Tirourda, sur la voie menant vers Tazmalt (wilaya de Béjaïa). Une situation sécuritaire qui se dégrade de plus en plus avec l'inquiétante recrudescence du nombre d'actes de vol commis en l'espace de quelque temps. Certes, des enquêtes ont été diligentées par les services de sécurité, mais la question de l'identité précise des malfaiteurs reste toujours posée lorsqu'on sait que leurs principales cibles sont les pharmacies. S'agit-il d'un réseau de trafic de médicaments, d'actes isolés ou de pure recrudescence d'actes de vol générés par un important taux de chômage dans une région si réputée pour sa stabilité sociale ? La daïra d'Iferhounène, qui n'abrite plus de brigade de gendarmerie après les évènements de Kabylie en 2001, dispose cependant d'un commissariat de police et de deux cantonnements de la garde communale dans les localités d'Illilten et d'Imsouhal. Si les chiffres donnés par les services concernés montrent une baisse sensible de la criminalité en Kabylie, certaines régions isolées, quoique calmes, n'enregistrent pas de hausse inhabituelle d'actes de vol, d'agressions et autres rackets. Le malaise social, à l'instar des autres régions en Kabylie, ouvre la voie inévitablement à la multiplication de fléaux sociaux, à la recherche du gain facile, souvent sous forme de criminalité, faut-il l'avouer. K. Tighilt