Alors que le policier coupable de blessures par arme à feu sur un gendarme a été placé, hier, sous mandat de dépôt par le parquet d'El-Hadjar, pour le chef d'inculpation de tentative d'homicide volontaire, la direction générale s'inquiète devant la montée en puissance des actes répréhensibles commis par des éléments de ce corps de sécurité. Nous apprenons, en effet, qu'une commission d'enquête de la direction générale de la Sûreté nationale a été dépêchée spécialement, le week-end dernier, à Annaba. Incontestablement, c'est à la suite de la fusillade de la policière ayant ciblé des membres d'une même famille dans un appartement en plein centre-ville, suivie de l'incident de son collègue qui ont fait déborder le vase. Ainsi, révèle-t-on, des tests psychotechniques devraient cibler la totalité du personnel de la police nationale (agents de l'ordre public, sous-officiers et officiers), non seulement à Annaba, mais à travers tout le territoire national. Ces expériences devraient permettre à la DGSN, selon nos sources, de disposer d'un fichier bien détaillé sur les problèmes socioprofessionnels de chaque élément de police. Le personnel de la police est ainsi invité à renseigner un formulaire composé de 200 questions, notamment celles pouvant affecter le moral des policiers. On citera, entre autres, les conditions de travail, les pressions et le harcèlement hiérarchique, le salaire, l'ambiance professionnelle. Par ailleurs, les deux graves incidents assortis par le recours à l'arme de service n'ont pas été sans punition. Pour tentative d'homicide volontaire, la policière tout autant que son collègue ont été placés tous les deux sous mandat de dépôt. Si la première sera condamnée toute seule, le second, quant à lui, risque d'avoir de la compagnie. Le propriétaire de la buvette clandestine ainsi que beaucoup d'autres dont des témoins qui risquent de connaître le même sort. À l'heure où nous mettons sous presse, ces derniers sont toujours en audition. B. BADIS