Les faits retenus contre lui remontent à l'année 2005 lors de son séjour en Irak, où il était en tant que chef d'une délégation internationale de psychologues chargés de la prise en charge d'enfants irakiens. En moins de cinq jours, et sans crier gare, l'Algérie se retrouve plongée dans les méandres du monde de l'espionnage. La rocambolesque histoire du chef de la CIA à Alger, accusé du viol de deux Algériennes, ne s'était pas encore “refroidie” qu'une autre affaire de “services” défraye la chronique. Cette fois, il s'agit d'un psychologue algérien, N. B., condamné dimanche soir par la cour d'Alger à quatre ans de prison (l'accusation avait requis 20 ans), pour “collaboration avec un Etat étranger”. Les faits retenus contre lui remontent à l'année 2005, lors de son séjour en Irak, où il était en tant que chef d'une délégation internationale de psychologues chargés de la prise en charge d'enfants irakiens. Les deux “griefs” essentiels portés à l'encontre de ce psychologue sont relatifs à des kamikazes et à des détenus russes. L'accusation lui a reproché d'avoir “omis” de donner des informations aux “autorités” sur les kamikazes de différentes nationalités qui étaient chargés de perpétrer des attentats suicide dans le Maghreb. Concernant les cinq Russes, l'affaire est encore plus “corsée”. Détenus dans un camp de prisonniers à Bassorah (sud de l'Irak, sous contrôle britannique à l'époque), où il a séjourné, ils lui ont demandé de les aider en informant leurs familles. Rentré au pays, le psy s'est donc dirigé à l'ambassade russe à Alger, mais en échange de ses “informations”, il a demandé (toujours selon l'accusation) un million d'euros. Cependant, ces deux faits n'ont pu êtres connus qu'après son passage à l'ambassade du Qatar où il a été arrêté à sa sortie. Il s'y était déplacé pour faire part aux responsables de la représentation diplomatique du pays d'El-Jazeera des renseignements qu'il a recueillis dans les camps d'entraînement en Irak, qu'il a visités en sa qualité de chef de délégation. D'ailleurs, l'ambassade qatarie n'a pas été la seule à être contactée par ses soins. Selon ses propres aveux, il a aussi proposé ses services aux ambassades de France, de Grande-Bretagne, d'Espagne et du Canada. Des pays choisis, selon lui, par rapport aux risques de terrorisme qu'ils encourent et qui, au bout, lui coûtent quatre ans derrière les barreaux. Il y a moins de deux ans, une affaire similaire avait défrayé la chronique et a impliqué un journaliste. En juillet 2007, le tribunal criminel de Tizi Ouzou avait prononcé une peine de dix ans de prison à l'encontre de ce journaliste accusé d'avoir travaillé pour le Mossad, le service de renseignement israélien. Une affaire qui avait suscité beaucoup de remous avant de s'“estomper” sur un air d'inachevé. Le procès de dimanche dernier met aussi en scène un pays, en l'occurrence l'Irak, qui depuis plusieurs années est devenu le nid d'espions et autres agents des services. Le pays de Saddam Hussein surclasse ainsi le Liban qui, depuis 1975, était considéré carrément comme la plaque tournante de l'espionnage mondial. Le cas du psy semble être clos, mais les retombées de celui du chef de la CIA à Alger sont pour beaucoup très appréhendées. En plus des accusations de viol sur des Algériennes, il y a aussi le “scoop” avec la révélation de l'existence d'une antenne de la CIA en Algérie. Une révélation que viennent de faire les Américains eux-mêmes quelques mois après l'annonce de l'ouverture d'un bureau du FBI. Salim Koudil