Le tribunal criminel près la Cour d'Alger a condamné, hier, dimanche, à quatre années de prison ferme, le prévenu Benziane Noureddine, psychologue et expert de la lutte antiterroriste et contre le crime organisé, pour collaboration avec un Etat étranger au préjudice de l'intérêt national. Selon l'acte d'accusation, le prévenu s'est rendu en Irak dans le cadre d'une mission humanitaire à la tête de la délégation internationale de psychologues pour la prise en charge psychologique d'enfants irakiens. A Mossoul, il aurait découvert un campement de kamikazes de différentes nationalités. Il a avoué avoir appris qu'ils étaient chargés d'exécuter des attentats suicide hors d'Irak. Il a également reconnu avoir pris connaissance durant son séjour dans une caserne britannique à Bassorah, de la présence de cinq ressortissants russes qui y étaient détenus et qui lui auraient demandé de les aider et d'informer leurs proches en lui remettant leurs effets personnels et quelques documents. De retour en Algérie, il entre en contact avec l'ambassadeur russe et lui transmet les informations concernant les ressortissants russes détenus en Irak, sans en informer les services de sécurité algériens, contre un million d'euros, une somme qu'il n'aurait pas perçue, selon ses dires. Il a, en outre, reconnu avoir adressé plusieurs correspondances à des représentations diplomatiques à Alger pour leur fournir des informations les concernant. Ces informations recueillies dans des camps d'entraînement font état, selon ses aveux, d'attentats suicide les ciblant planifiés par des groupes terroristes armés. Il s'agit des ambassades du Canada, de France, d'Espagne, de Grande-Bretagne et du Qatar. Le prévenu a reconnu que seule l'ambassade du Qatar avait répondu à ses correspondances. Il dit avoir contacté l'ambassadeur qatari mais il a été arrêté à sa sortie de l'ambassade. Le ministère public avait requis 20 ans de prison ferme contre l'accusé, la défense, quant à elle, a demandé sa relaxe.