Cela continue en matière de gestion … à Oran et d'ailleurs aux quatre coins de l'Algérie, l'anormalité est érigée en norme. Il en est ainsi dans le secteur de l'éducation et notamment dans le chapitre des infrastructures scolaires. Aujourd'hui, en 2009 une grande partie des enfants scolarisés à Oran grelottent de froid et claquent des dents durant les cours. Garder son manteau, son bonnet sur les oreilles et porter des gants sont la tenue de rigueur dans les classes et cela pour tous les paliers. Travailler et écrire dans des classes en restant crispé et engoncé dans son manteau alors que l'air est glacial malgré la fermeture des fenêtres est une condition de scolarisation qui devrait faire tout simplement scandale.Les médecins de santé scolaire auront beau jeu de passer faire des visites, ils constateront que les symptômes grippaux, les rhinites sont légion en cette saison hivernale dans la population des enfants scolarisés. Le thermomètre, durant cet hiver exceptionnel pour la région peu habituée à des températures basses, a très souvent oscillé entre 3° et 8°. Au début de la rentrée scolaire, ce sont pas moins de 180 établissements tous paliers confondus qui avaient été recensés car dépourvus d'installation de chauffage. Un budget de 17 milliards de centimes avait été dégagé par la commune d' Oran qui gère les structures du primaire.En plus des établissements qui ne disposent pas d'installations, il faut compter les lycée et CEM qui sont, certes, pourvus de chauffage mais qui sont hors d'usage. Installations pas aux normes, manque d'entretien, difficultés pour assurer les charges, etc…tel est le triste bilan de la gestion des infrastructures scolaires au niveau de la wilaya. Des parents d'élèves vous disent qu'il y a plus grave encore : “Ce n'est pas que le chauffage qui manque mais souvent aussi l'eau, des toilettes …c'est la catastrophe dans certaines écoles surtout celles qui se trouvent dans des quartiers populaires…. c'est comme si on voulait punir les enfants issus de condition modeste !...” Sur un budget global de la wilaya dépassant les 230 milliards de DA pour l'année 2009, le secteur de l'éducation a bénéficié d'un peu plus de 11 milliards, et dans le programme complémentaire accordé à la wilaya qui est de plus de 14,6 milliards de D.A, rien n'est prévu pour ce secteur. Mais là où cette situation est la plus choquante, c'est de savoir que des responsables locaux en sont encore à accepter que des structures scolaires fraîchement réalisées pour la rentrée scolaire 2008/2009 ont été réceptionnées sans aucune installation de chauffage. Et le prétexte fallacieux du retard de l'autorisation de réévaluation des projets n'est qu'une preuve de plus de la règle de l'anarchie et de la gabegie en matière de gestion de petits projets. C'est le règne des tâcherons patentés qui se partagent ce type de marchés avec l'assurance d'être payés quoi qu'ils réalisent. JAMILA LOUKIL