Tristement célèbre pour sa longévité dans l'organisation terroriste et les nombreux massacres commis par lui et ses acolytes, Bentitraoui Omar Antar alias Abou Khitma, “émir” de katibat El Feth, âgé de 32 ans, originaire du Corso, est tombé mercredi dernier aux environs de 20h30 après seize années d'activité terroriste. L'“émir” de katibat El Feth, qui a entamé son sinistre parcours par l'assassinat, en mars 1994 à Boudouaou, des deux lycéennes, Razika M. 17 ans et Naïma K. 18 ans, est tombé dans une souricière qui lui a été tendue par des paras de l'ANP et des policiers en civil en plein centre-ville de Boumerdès. C'est devant une rôtisserie de Alliliguia où il avait rendez-vous avec un autre terroriste que Bentitraoui sera abattu par un officier para et des policiers de la BMPJ de Boumerdès après qu'il eut refusé d'obtempérer aux sommations. En dépit de la présence de nombreux citoyens sur les lieux, pas le moindre dommage n'a été relevé. Selon nos sources, cette opération a été rendue possible grâce à la vigilance d'un citoyen de la région qui a donné l'alerte. C'est un terroriste qui venait d'être arrêté et qui était en contact avec Bentitraoui qui sera utilisé comme appât par les forces de sécurité pour neutraliser l'“émir” du GSPC. Ce dernier, vêtu d'un jean et d'un blouson en cuir, a garé d'abord sa Clio neuve immatriculée 16 à la cité des 1200-Logements avant de venir à pied jusqu'à Alliliguia où il devait rencontrer son acolyte près d'une rôtisserie où l'attendaient des paras des forces spéciales et des officiers de la BMPJ de Boumerdès. Ces derniers récupèrent sur le terroriste un pistolet PA et une Kalachnikov cachée dans le véhicule. Selon les informations recueillies auprès du terroriste arrêté, Yahia Abou Khitma s'apprêtait à organiser des attentats dans la wilaya de Boumerdès et à Alger où il s'était souvent réfugié avec des membres de sa phalange dont le champ d'action s'étend de Boumerdès à Alger. L'on sait que l'“émir” Bentitraoui a été promu ces derniers temps par Droukdel à la tête de Djound El Ahoual qui englobe outre katibat El Feth, katibat Essedik qui déborde sur Meftah dans la wilaya de Blida et qui a été décimée par les forces de sécurité ces deux dernières années. Et c'est le même sort qui semble se dessiner pour katibat El Feth qui a vu plus de huit de ses membres éliminés en ce mois de janvier dont son artificier l'“émir” Zouak Kamel abattu dernièrement à Corso avec un autre terroriste presque dans les mêmes conditions que Bentitraoui. Ce dernier se sentait un peu isolé avec l'élimination, il y a un an, de ses trois lieutenants, à savoir T. Mohamed, O. Sofiane et A. Omar tués en janvier 2008 à Tidjellabine. La mise hors d'état de nuire de l'ex-“émir” du GIA puis du GSPC tourne une page d'horreur et de sang sans pour autant lever le voile sur toutes les tueries commises par Bentitraoui et son groupe, à commencer par ces lycéennes tuées à bout portant, en passant par l'assassinat de plus de dix jeunes appelés du service national, de patriotes, de simples citoyens comme ces deux responsables du club sportif de Corso, tués le 2 novembre 2007, à Benrahmoune. C'est aussi ce groupe qui assassina, à l'époque des GIA, le DEC de la commune de Corso et celui de Tidjellabine, tués entre 1995 et 1996. Il était derrière les attentats à la bombe contre les commissariats de Dergana et Reghaïa On impute à l'“émir” de katibat El Feth la mort de l'imam de Mssetas, tué en 2004, mais aussi la mort de nombreux membres de la garde communale et autres membres des forces de sécurité. Mais ce sont les attentats perpétrés contre les commissariats de police qui vont faire connaître Bentitraoui et sa phalange, à commencer par le double attentat de Reghaïa et Dergana perpétré en septembre 2006 et qui a fait trois morts et plusieurs blessés parmi les citoyens, suivi quelques mois plus tard par l'attentat commis sur la plage de Reghaïa qui a fait deux morts parmi les gendarmes. Le nom de Bentitraoui sera évoqué à chaque fois qu'un attentat est commis dans la banlieue d'Alger, notamment ceux perpétrés à Bordj El-Bahri, Bordj El-Kiffan, Aïn Taya et Benzerga. En février 2007, Bentitraoui s'attaquera au commissariat de la ville de Boumerdès. Ses éléments lancent à 6 h du matin une Helieux bourrée d'explosifs sur l'édifice situé au cœur de la ville de Boumerdès, heureusement sans faire de victimes. Il organisa en fin 2007 plusieurs autres attentats au centre de Boumerdès et à l'est d'Alger. À noter que l'“émir” Bentitraoui a succédé à son frère aîné Youcef, un ancien de l'Afghanistan tué en 1996 à Aïn El-Hamra (Bordj Menaïel) alors que son deuxième frère s'est rendu aux forces de sécurité en 1999. L'élimination de cet ancien du GIA, chargé par Droukdel d'organiser le GSPC au niveau de la capitale, est considérée par de nombreux observateurs comme un coup très dur pour le GSPC d'autant plus qu'il intervient quelques jours seulement après la reddition de l'“émir” de katibat El-Ansar, Bentouati Ali. Une reddition qui a été précédée par la mise hors d'état de nuire de plus de 25 terroristes éliminés en un mois seulement. M. T.