L'association, qui a déjà dépêché une délégation sur place, pour nouer le dialogue avec les notables des deux communautés, a tenu une réunion, le 5 février dernier, en son siège, pour débattre des derniers événements et rendre public un communiqué sous forme d'appel au calme et à la sagesse. L'Association des ulémas musulmans algériens veut s'investir dans la médiation entre les communautés mozabite et arabe de Berriane au lendemain des affrontements sanglants ayant fait deux morts et une cinquantaine de blessés. L'association de Abderrahmane Chibane, qui a déjà dépêché une délégation sur place, pour nouer le dialogue avec les notables des deux communautés, a tenu une réunion, le 5 février dernier, en son siège, pour débattre des derniers événements et rendre public un communiqué sous forme d'appel au calme et à la sagesse. Le communiqué constate que ce qui s'est passé à Berriane, depuis le 19 mars 2008, est une “fitna” qui a “conduit à la mort d'hommes, à l'effusion de sang, à la destruction de biens et à la terreur de la population”. Devant ce qu'elle qualifie de “tragédie nationale”, l'Association des ulémas lance un appel solennel aux deux communautés pour rappeler que “l'atteinte au sang, aux biens et à l'honneur d'un musulman est rigoureusement haram (illicite)”. Pour l'association, tout le monde a une part de responsabilité dans le règlement de ce conflit. Tout en appelant à agir pour “désamorcer la fitna et ses causes”, le communiqué estime que les écoles, les mosquées, les médias et toutes les institutions de l'Etat sont appelés à y contribuer. Le communiqué appelle les habitants de Berriane à s'interdire “tout mal et toute nuisance à autrui, que ce soit par des paroles ou des actes”. Pour l'association, tout le monde doit prendre conscience de la gravité des répercussions de ce conflit sur l'ensemble de la nation, sa sécurité et son unité. Des valeurs qui avaient été concrétisées tout récemment à la suite des inondations qui ont touché la région de Ghardaïa. Les Ulémas visent particulièrement les jeunes qui commencent à montrer des signes de rébellion par rapport aux références religieuses de la région et qui s'adonnent présentement à une guerre sans merci sur la Toile, après avoir livré bataille sur le terrain. L'association exhorte les jeunes de Berriane “quelle que soit leur orientation ou affiliation” de prendre conscience des enjeux de ce conflit et des responsabilités qui leur incombent “afin de ne pas devenir des instruments entre les mains de ceux qui fomentent des intrigues contre l'Algérie et les Algériens en se cachant derrière des slogans à référence rituelle ou religieuse, alors que l'islam, à l'unanimité de ses rites, en est exempt et les condamne”. L'Association des ulémas abonde, dans le même ordre d'idées, que le wali de Ghardaïa qui avait parlé, dès le déclenchement des affrontements, d'une “main étrangère” qui serait derrière cette montée de fièvre. Tout en saluant les efforts déployés par les notables et les sages des deux communautés, en vue de ramener le calme, les Ulémas appellent les autorités locales à jouer pleinement leur rôle dans la résolution du conflit et dans la concrétisation des promesses faites. Les Ulémas se disent, enfin, disposés à prendre toute initiative à même de rétablir “la concorde, la confiance et l'amitié entre tous”. Azzeddine Bensouiah