La similitude est criante : en 1982, le village Ikhelouiène avait été zappé par le projet d'électrification rurale, même si le tracé transitait par son territoire. Le projet avait alors bénéficié au village voisin dont le maire de l'époque était originaire. En 2009, le projet de gaz de ville transite par le village Ikhelouiène mais ne bénéficie point aux villageois, si ce n'est au quartier de l'actuel maire. L'histoire se répète. Cette injustice a fait sortir le comité de village de sa réserve ; les membres du comité ont bloqué, mercredi dernier, le chantier de gaz de ville, dont les travaux sont arrivés sur le territoire du village. Dans un courrier adressé aux deux entrepreneurs chargés de la réalisation dudit projet, le comité de village leur enjoint d'arrêter immédiatement la poursuite des travaux au niveau de Lemdhamar et Arqub n'Tbarda et ce, jusqu'à nouvel ordre. Ce qui fut fait. Il exige rien moins que le raccordement des villages Ikhelouiène et Mendjah au gaz de ville. L'action du comité n'a pas manqué de faire du bruit et une réunion d'urgence fut provoquée le jour même avec le chef de la daïra de Ouaguenoun. Ce denier s'est engagé à faire de l'alimentation en gaz de ville du même village la priorité des priorités. Mais après concertation, les membres du comité exigent du concret et non plus des promesses sans lendemains. Car chat échaudé craint l'eau froide, dit l'adage. Pour rappel, le président de l'APC avait annoncé que la commune d'Aït Aïssa Mimoun allait bénéficier de pas moins de 50 km de raccordement en gaz de ville et que le village Ikhelouiène était concerné à 99%. 50 km, de quoi alimenter tous les villages de cette commune “banlieusarde” située à 10 km de la ville de Tizi Ouzou. Or, à la faveur d'une entrevue avec les services de la DMI (Direction des mines et de l'industrie) de la wilaya de Tizi Ouzou, mardi dernier, il s'est avéré que le village Ikhelouiène ainsi que Agouni n'Ameur et Mendjah n'étaient point concernés par ce projet, puisque celui-ci ne comprend que 6 km linéaires vers Ouaguenoun et autant vers Timizart Leghbar. C'est-à-dire les trois villages Ikhelouiène, Agouni n'Ameur et Mendjah seront bel et bien zappés par le projet de gaz de ville. “Le maire nous a menti”, regrette coléreux un membre du comité de village, qui n'a pas manqué de faire le parallèle avec ce qui s'était passé avec le projet d'électrification à l'époque. Pourtant, les démarches auprès des autorités pour faire bénéficier le village de cette commodité qu'est le gaz de ville n'ont pas manqué. Les membres du comité ont saisi le président de l'APW de Tizi Ouzou, le wali, la DMI, le chef de la daïra de Ouaguenoun, le président de l'APC d'Aït Aïssa Mimoun et Sonelgaz. Pour convaincre, le comité de village justifie sa requête par le fait que le village, ancien chef-lieu municipal, est doté d'un certain nombre d'équipements publics : une polyclinique, un collège, une école primaire, une agence postale, une annexe administrative, un CFPA, une maison des jeunes, un parc communal, des logements APC/Cnep. Sans compter la densité démographique, puisque Ikhelouiène est l'un des villages les plus peuplés. Alors pourquoi avoir zappé le village ? Yahia Arkat