Résumé : Kadour accepte la proposition de son responsable de vivre avec ses parents. En contrepartie, ils devront prendre soin d'eux et de la villa. Ils emménagent dès le lendemain… 8eme partie Le fait de travailler pour ces vieux qui ne sont pas ses beaux-parents et de prendre soin d'eux ne la dérange pas. Aïcha fait tout avec plaisir. Elle passe son temps entre les corvées et la cuisine. Elle tient compagnie aux vieux quand elle a le temps. Elle est heureuse dans leur nouvelle demeure. Elle vit en ville et bon nombre de cousines l'envierait presque. Kadour s'occupe d'elle, lui offre de jolies tenues. Il l'a emmenée en promenade plus d'une fois. Bien entendu, en compagnie de Zahia. Elle trouve celle-ci comme prétexte pour l'inciter à les emmener. Pour lui choisir une robe, des chaussures. Kadour a demandé à une dame enseignant la couture, chez elle, de prendre Zahia. Elle n'est pas en âge d'aller au primaire mais elle peut encore apprendre à se servir de ses dix doigts. Grâce à une relation de son responsable Amari, elle se rend aussi à l'école primaire où sa présence est tolérée. Elle peut encore apprendre à lire et à écrire. - Dommage qu'elle ne soit plus en âge de poursuivre une scolarité comme les enfants ! Je pense qu'elle aurait été une bonne élève ! De quoi faire la fierté de la famille ! - J'espère te donner un fils beau et brillant ! Mais Dieu tarde à concrétiser mon rêve… - Un jour, on aura des enfants ! - Peut-être que si tu m'emmenais voir un médecin ? Ce jour se rapprocherait, émet Aïcha. Je t'en prie, emmène-moi en voir un ! Si j'ai besoin d'être soignée, c'est maintenant ! - D'accord ! D'accord… Quelques jours après, ils se rendent chez un médecin qui lui prescrit un traitement de trois mois. Il les reverra après. Un temps suffisant pour qu'elle tombe enceinte. Elle est folle de joie. Elle n'en revient pas. Toutes ces années de perdues, pense-t-elle. Elle allait enfin avoir un enfant. Si Dieu écoute ses prières, elle aura un fils. Mais même une fille fera son bonheur. Zahia ne saute pas de joie. Aïcha commence à se plaindre de douleurs dorsales. Elle lui demande de rester à la maison. Elle a besoin d'elle. - Il faut bien que quelqu'un fasse le ménage, dit-elle à son mari. Je peux toujours m'occuper de la cuisine ! - Et mes cours, à l'école ? s'inquiète Zahia. Je commence à peine à me débrouiller seule en lecture ! - Et il y a les vieux, lui rappelle Aïcha. Si l'on ne prend pas soin d'eux, ton directeur t'en voudra ! - Je sais. Zahia n'apprécie pas qu'il prenne le parti de sa femme. Si entre elles, les choses s'étaient calmées, c'est tout simplement dû au fait qu'elles ne se voyaient qu'en fin de journée. Tout est prétexte à la querelle et en voulant la garder à la maison uniquement pour qu'elle s'occupe de la maison, Aïcha est loin de se douter que cela recommencerait de plus belle. Zahia ne tient pas en place. Elle est énervée. Elle n'en revient pas que son père n'ait pas pris sa défense. - Je ne deviendrais pas une bonne ! Je continuerais de me rendre chez la couturière ! Kadour lève un doigt menaçant vers elle. - Ne t'avise pas à le faire ! Tu ne reprendras les cours que lorsque je l'aurais décidé ! - Parce qu'un jour, je les reprendrais ? - Lorsqu'Aïcha ira mieux… - Mais si elle ne va pas mieux ! Et si elle se met à simuler juste pour pouvoir se reposer sur moi, émet Zahia. Qu'est-ce que tu décideras ? - Tu le sauras, ce jour-là ! promet-il. Mais avant, je dois compter sur toi, pour que tout se passe bien ici ! Zahia secoue la tête. Elle n'est pas prête de les écouter et encore moins de laisser sa belle-maman couler des jours tranquilles. Elle refuse de devenir sa bonne… A. K.