Après les deux premières conférences animées déjà samedi dernier sous les thèmes “La revendication amazigh et l'Etat-nation : de l'exclusion à l'intégration” et “Le centre national de standardisation et d'aménagement de la langue amazigh : missions et rôles”, deux autres conférences ont été animées hier sous les thèmes “Être Amazigh, c'est quoi ?” et “La traduction comme palliatif au déficit de création”, toujours dans le cadre de la semaine amazigh organisée par la Maison de la culture en guise de célébration du Printemps berbère. La première conférence sur le thème “Être Amazigh, c'est quoi ?” a été animée par le chercheur universitaire Ali Sayed qui s'est longuement étalé sur l'évolution de la berbérité depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, et ce, en s'appuyant à chaque fois sur des citations de spécialistes et particulièrement sur les écrits et recherches de Mouloud Mammeri. Lors de son intervention, Ali Sayed a expliqué que ce qui a particulièrement influencé sur l'identité berbère dans l'histoire c'est bien sûr l'arabo-islamisme qui a donné lieu à une sorte de populisme et de censure ayant conduit presque à la disparition de la berbérité comme élément fondamental dans l'identité algérienne. Sous l'influence de cette doctrine arabo-islamique, l'histoire de tamazight a été réduite à son traitement seulement à travers les figures historiques de l'Antiquité telles que Jugurtha, Massinissa et les autres, a expliqué encore Ali Sayed, soulignant que cette idéologie arabo-islamique a été appuyée par une stratégie qui s'est illustrée par une répression contre les individus et toutes sortes d'initiatives culturelles. Quant aux origines des Berbères de l'Afrique du Nord, le conférencier dira, tout en s'appuyant une fois encore sur des recherches faites dans ce sens, qu'ils ne sont venus ni de l'Orient ni de l'Occident, mais qu'ils sont apparus ici sur leur terre. Au sujet de la seconde conférence ayant pour thème “La traduction comme palliatif au déficit de création”, le conférencier Abdenour Abdeslam a expliqué que, de nos jours, tamazight a besoin beaucoup plus d'une production dans tous les domaines qu'autre chose. Mais comme la production existant jusque-là est très limitée et que les thématiques choisies sont toujours les mêmes, Abdenour Abdeslam préconise la traduction comme solution en attendant que la production en tamazight soit prolifique. Pour démontrer l'importance de la traduction, le conférencier citera l'exemple du dramaturge Mohya qui a beaucoup enrichi le tamazight à travers ses pièces de théâtre qu'il avait traduites vers le kabyle et aussi la récente traduction des Quatrains d'Omar Khayyâm par un membre de l'association Numidia d'Oran. “Pourquoi pas désormais la traduction des Misérables de Victor Hugo et d'autres encore ?” conclura Abdenour Abdeslam, non sans faire une rétrospective sur les faits saillants du combat pour l'identité berbère depuis 1949.