Les transporteurs par fourgons assurant la desserte entre Tala Athmane, un village de plus de 10 000 habitants relevant de la commune de Tizi Ouzou, et le chef-lieu, ont avisé leurs clients, au début de la dernière décade de ce mois, de leur décision d'augmenter les tarifs de leur prestation en transport à partir d'hier, samedi 25 avril. Ainsi, le prix de 20 DA/place, payé habituellement par les usagers, a été relevé à 30 DA, soit 50% de plus, une augmentation que des opérateurs justifient par de “successives augmentations connues dans l'année et chaque année par les prix de la pièce détachée, des carburants, des huiles, des pneumatiques, de la main-d'œuvre de réparation, en plus du mauvais état des routes”. Les citoyens du village, notamment les parents des centaines d'étudiants, de lycéens et autres collégiens, ainsi que plusieurs associations locales ont aussitôt réagi par écrit pour interpeller le directeur des transports, les autorités locales et de wilaya, pour intervenir et “remettre de l'ordre” dans cette situation qui va “pénaliser dangereusement les parents aux revenus modestes, voire inexistants, et qui comptent une moyenne de trois enfants scolarisés”. En affichant leur écrit à travers le village, les protestataires se disent déterminés à faire entendre leur colère à qui de droit, si rien n'est fait dans les jours à venir, “quitte à exprimer notre colère autrement”. Le village de Tala Athmane est distant de 13 km de la ville des Genêts, chef-lieu de la commune. “Si l'on se réfère à la réglementation, ledit tarif applicable ne doit pas dépasser les 22,50 DA par place”, dit un parent, membre d'une des associations de ce village. Les mêmes associations et parents d'élèves avaient, au début d'avril, demandé à la direction de wilaya des transports l'extension de la desserte par deux ou trois bus (publics ou privés), de Timizar Loghbar, un village mitoyen, jusqu'à Tala Athmane, notamment de 6h30 à 16h30, pour permettre aux étudiants, lycéens, collégiens et autres stagiaires du village, de rejoindre à temps et dans de bonnes conditions leur établissement scolaire à Tizi Ouzou et le soir leur domicile. “Nos enfants subissent un véritable diktat, particulièrement le matin, car, en cet horaire, ils ne trouvent généralement pas de transport pour rejoindre leur école à Tizi Ouzou. Ces derniers, refusant de revenir à vide au village, garaient à la station du chef-lieu jusqu'à ce que le plein de voyageurs est assuré.” Les transporteurs arguent, eux, “la non-rentabilité” de leur activité, par le fait qu'ils ne font pas le plein en aller comme au retour.