L'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, à travers ses facultés des sciences exactes et de technologie, et de son laboratoire de modélisation et d'optimisation de systèmes (Lamos), a organisé, pendant deux jours, au campus de Targa-Ouzemmour, un séminaire spécialisé sur le “Transport : enjeux et perspectives”. Plusieurs chercheurs universitaires et autres spécialistes en la matière, de nationalités algérienne, française, suisse… ont débattu des thèmes liés principalement aux différents enjeux économiques du secteur des transports, que ce soit en Algérie ou ailleurs dans le monde. Ayant pour objectifs “la connaissance des principes de l'économie appliquée au transport et les techniques de l'ingénierie de trafic routier, la maîtrise des outils de modélisation et de simulation utilisés dans le secteur, ainsi que la nécessité de statuer sur les besoins de formation universitaire en matière du transport”, ce séminaire s'adresse aux universitaires (étudiants, chercheurs) et à tous les acteurs du secteur (administrations, collectivités…), ainsi qu'à toute personne désirant saisir les enjeux du secteur (consultants, opérateurs des transports...). Les organisateurs de cette manifestation scientifique, à l'image du Pr Mohamed Saïd Radjef, président du comité d'organisation, et le Pr Djamil Aïssani du Lamos (université de Béjaïa), ont tenu à cerner la problématique du transport en développant dans un fascicule résumant le programme et les interventions des conférenciers, une approche pragmatique qui permettra de saisir les vrais enjeux actuels et futurs du secteur en question en Algérie. “Face au développement de la mobilité des personnes et des biens, l'Algérie s'est lancée ces dernières années dans de nombreux investissements en matière d'infrastructures de transport. En effet, le secteur des transports vit actuellement à l'heure de véritables mutations sur toutes les échelles. En interurbain, on peut citer l'autoroute Est-Ouest et la rocade ferroviaire Est-Ouest. En urbain et périurbain, d'importants projets sont en phase d'étude ou de réalisation, comme les voies rapides autour des villes importantes, le Métro d'Alger, les projets de tramway dans une dizaine de villes, la modernisation du réseau ferroviaire…”, lit-on sur ce document de base remis aux participants et aux invités. De son côté, le directeur de la recherche et de la prospective au niveau du ministère des Travaux publics, le Dr Zahir Djidjeli, abordera le thème “Rôle et importance des infrastructures de transport en Algérie : état des lieux et perspectives de développement”, affirmant d'emblée que “le développement des infrastructures de transport est étroitement lié à celui de l'économie des pays et des régions. Aujourd'hui, nous pouvons dire clairement que sans transport, il ne peut y avoir de mondialisation, le défi est double, celui de mettre à disposition des infrastructures de transport à niveau de service élevé et d'en ramener les coûts de transport au plus bas possible”. Selon le conférencier, l'Algérie est aujourd'hui en grand chantier en ce qui concerne le développement de ses réseaux routiers, autoroutes… Un programme fort ambitieux de réalisation de routes, autoroutes et rocades, défini par le schéma directeur autoroutier horizon 2025, est en concrétisation. Pour sa part, Seghir Zerguini, expert en organisation des flux auprès du bureau d'études français Egis Mobilité, s'étalera sur un sujet pour le moins particulier, à savoir : “Ingénierie et théorie du trafic routier”, expliquant qu'“il s'agit là d'une application des méthodes scientifiques aux problèmes de planification, de conception, d'exploitation des réseaux routiers et des relations entre les modes de transport. Ces méthodes sont capables de décrire, d'expliquer et de prévoir les interactions entre les véhicules et les mouvements d'ensemble sur les infrastructures routières.” Après avoir rappelé que les ingénieurs américains ont été les premiers à formaliser les techniques de l'ingénierie du trafic, l'orateur soulignera la portée et l'objectif principal de ces méthodes visant à “rendre les déplacements des personnes et des biens aussi sûrs, fluides, économiques, confortables et respectueux de l'environnement que possible”. Par ailleurs, la lancinante question de “la problématique transports et environnement” sera évoquée par le responsable de l'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (Inrets) de Bron (France). Pour Robert Joumard, “connaître les différents impacts sur l'environnement est donc de plus en plus stratégique pour qui travaille dans le domaine des transports. Les impacts sont multiples : nuisances sonores, pollution de l'air, de l'eau, effet de serre, dégradation des paysages, effets de coupures… La perception des enjeux environnementaux diffère cependant selon les pays, les cultures, l'histoire”.