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Les ouvriers animent la spéculation
Arrachage des pommes de terre à Mostaganem
Publié dans Liberté le 29 - 04 - 2009

La pomme de terre est chère et chacun doit tirer son épingle du jeu déloyal. Des rémunérations journalières de l'ordre de 600 à 800 DA, voire 1 000 DA lors des journées pluvieuses.
Il fait nuit et il n'est pas encore cinq heures. Le centre des agglomérations de Bouguirat et Sirat grouille de monde. Cafés, chaussées et trottoirs sont assaillis par une horde d'ouvriers de tous les âges, mais surtout des adolescents et des enfants. Des douars et des localités avoisinantes, ils viennent de loin et de très loin. Parmi les plus lointains, venant des régions de Tiaret, Mascara ou même Aïn Defla, nombreux sont ceux qui louent en groupe des hangars vides pour y coucher sur place et en toute sécurité, sinon coucher à la belle étoile aux alentours des mosquées, comme dans un vaste hammam à ciel ouvert ; un lit de fortune fait d'une feuille en carton et d'un sac de jute suffit. Vêtus de friperie, de djellabas ou de gros manteaux encombrants, ils présentent un apparat apparemment très humble pour la circonstance. Sans exception, ils portent tous, qui sous l'aisselle, qui dans la poche du gros manteau porté, qui précautionneusement dissimulé sous ses habits, un sac vide de sucre ou de légumes secs. Un havresac dont l'ouvrier appréciera l'utilité à la fin de la journée de travail chez le patatier ayant sollicité le service.
Tonitruants, s'appelant et s'interpellant à tue-tête pour se faire entendre dans le vacarme des vrombissements et des klaxons stridents des véhicules, ils ne se soucient guère ni de la quiétude ni du sommeil des habitants riverains. Parmi eux, il y a évidemment les “habituels locataires” des lieux, qui, à longueur d'année, y proposent leur prestation de services pour l'exécution des travaux agricoles ou dans le bâtiment, mais il y a également les temporaires qui profitant de l'opportunité de l'emploi sur-rémunéré pour se faire un tant soi peu d'économies. Il y a ceux qui garent momentanément leur camionnette, leur Mazda ou leur véhicule de transporteurs clandestins, il y a ceux qui sèchent leur classe en désertant l'école, le collège ou le lycée et il y a ceux qui confient au petit frère sinon abandonnent carrément la table-vitrine de revente du tabac. La pomme de terre est chère et chacun doit tirer son épingle du jeu déloyal. Des rémunérations journalières de l'ordre de 600 à 800 dinars, voire 1 000 dinars lors des journées pluvieuses, en sus du sac de pomme de terre dérobée ou glanée à l'issue du travail à la tâche, qu'on vendra aux marchands de fruits et légumes du coin, ne sont pas monnaie courante à longueur d'année.
L'aubaine est éphémère, aussi faut-il en profiter et pleinement. Pour une meilleure position de force, voire de diktat, lors de la négociation matinale de la journée du travail avec le fellah, on s'organise en groupes et groupuscules d'ouvriers. La convention est claire. Généralement, on consent pour le quota de trente caisses que chaque paire d'ouvriers doit récolter, ramasser et charger sur le camion de l'acheteur. Le travail est à la tâche et si le rendement est bon, la journée de travail ne se prolonge guère au-delà des 9 heures. Une promptitude dans l'exécution qui permet la large latitude de doubler sa journée de travail, car il arrive qu'à la demande de la clientèle, en constante écoute du marché de sa région d'origine, les ouvriers soient sollicités pour doubler la cadence quotidienne du travail et charger les camions qui se présentent. Durant le travail, le patatier a grandement intérêt à superviser son chantier. La ruse de “blesser” sciemment le meilleur tubercule qui sera, de facto, déprécié et refusé par l'acheteur, le fait de n'arracher qu'en partie les tubercules sous terre, sinon dissimuler en certains endroits, sous une brassée d'herbes, le contenu d'une caisse entière, sont autant de subterfuges notoires pour retrouver de quoi remplir au plus vite et aussitôt l'acheteur libéré, son sac de patates qu'on ira vendre au bourg, au même prix que celui pratiqué par le fellah ! Au retour des champs, chaque ouvrier colporte un sac, lourd de cinq à trente kilos de tubercules, glanés ou souvent maraudés et destinés à la vente. Alors que le fellah qui y a engagé fonds et labeur a dû attendre près d'un trimestre pour arracher les 30-35 DA/kg, l'employé journalier ne daignera jamais, quant à lui, céder sa “marchandise” en deçà des 30 DA/kilo ! À défaut de consommateur fuyant les prix des 35 et 40 dinars le kilogramme en vigueur sur le marché, il trouvera toujours acquéreurs parmi les revendeurs et les marchands informels des fruits et légumes. Le temps de la récolte, nombreux sont ceux qui, parmi ces derniers, ont réduit leur gamme de marchandises à ce seul produit agricole. Les petites quantités amassées seront revendues sur place, sinon elles approvisionneront le marché de gros des fruits et légumes, Souk ellil de Sayada en l'occurrence. Ce sera pratiquement la seule source d'approvisionnement de ce marché, plaque tournante du commerce des produits agricoles. Les grosses quantités à même de fléchir les prix n'y transiteront pas. Du champ, elles prendront les destinations lointaines vers l'Algérois, les Hauts-Plateaux et l'Est.
M. O. T.


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