Formée au Soudan, l'alliance des rebelles tchadiens, ex-rivaux par le passé, affiche désormais son unité pour renverser le régime dictatorial du président tchadien Idriss Deby, confronté une nouvelle fois à une incursion rebelle dans l'est du Tchad. L'UFR (Union des forces de la résistance) a été créée par les diverses factions rebelles du Tchad pour affronter Deby, a affirmé son porte-parole au moment où était lancé une nouvelle offensive sur N'Djamena. La coalition a été formée en 18 janvier après des mois de négociations dans l'ouest du Soudan voisin. L'UFR se veut un mouvement uni avec une direction politique et militaire unique, après les échecs du passé imputés aux divergences et ambitions personnelles des chefs des factions séditieuses. La rébellion tchadienne n'a-t-elle pas échoué en février 2008 aux portes du palais présidentiel à N'Djamena, alors que le pouvoir était à portée de main ? Deby avait refusé une proposition d'évacuation par la France, profitant de la division de ses adversaires pour rester au pouvoir. En outre, la coalition s'est aussi considérablement renforcée avec des centaines de pick-up et du matériel moderne. Elle est désormais équipée de missiles sol-air, selon l'un de ses leaders, soulignant la possibilité d'abattre des hélicoptères et, ainsi, de contrer un élément clé des combats : la force aérienne de l'armée tchadienne, rééquipée par la France, qui lui a livré de nouveaux avions de chasse et de nouveaux hélicoptères et qui lui a mis en place un système défensif plus performant que celui de février 2008. L'Elysée, pour qui le Tchad est une pièce maîtresse dans son puzzle françafrique, se dit préoccupé. Sarkozy volera-t-il au secours de Deby ?