Inculpés pour trouble à l'ordre public et destruction de biens publics, vingt-six individus ont été arrêtés lors des émeutes ayant ébranlé, dans la matinée d'hier, le centre-ville de Mostaganem. Selon la même source sécuritaire, on fait également état de quatre blessés légers enregistrés dans les rangs de la police, ainsi que deux blessés parmi les émeutiers. Au volet matériel, on déplore la dévastation des façades vitrées d'une agence bancaire, de l'ancienne direction de la Sonelgaz, ainsi que la casse d'un certain nombre de devantures de commerces sis sur le passage de la foule d'émeutiers lancés en direction de l'hôtel de ville, d'où ils voulaient rallier le siège de la wilaya. Au climat déjà lourd depuis le matin, l'odeur de pneus brûlés et autres monticules d'ordures et rebuts hétéroclites incendiés s'est ajoutée l'atmosphère suffocante des bombes lacrymogènes, dont ont usé les forces de police, appuyées par un impressionnant renfort des groupes d'intervention antiémeutes, pour contenir la foule déchaînée. Par précaution que les étudiants du site ex-ITA ne se mêlent au mouvement, la porte principale de la faculté donnant directement sur le centre-ville a été momentanément fermée. Au départ, le mouvement des commerçants à la sauvette à l'origine du “soulèvement” a commencé par une marche pacifique en direction du siège de l'autorité locale, raconte un témoin oculaire. Malheureusement pour ces “pacifistes”, l'intrusion des énergumènes casseurs n'a pas tardé, et l'élan a vite dégénéré en émeutes, brûlant pneus ou tas de rebuts et lançant des pierres tous azimuts. Contacté, le président de l'APC de Mostaganem parle de manipulation. “Les commerçants “dérangés” par la mise en œuvre du nouveau plan de circulation dans l'enceinte de la ville étaient convaincus de la nécessité de libérer la rue Kelbeze qu'ils occupaient”, expliquera-t-il. Et de poursuivre : “Ils devaient patienter le temps qu'on leur trouve un autre espace, mais apparemment, la manipulation semble avoir précipité leur réaction.” Ledit plan élaboré par la filiale de l'entreprise “Métro d'Alger”, mis à exécution vendredi passé, n'a pas tardé à susciter appréhensions et désagréments. Une réunion des services compétents, prévue pour l'après-midi d'hier dimanche, devait se pencher sur la grève qu'ils observent depuis vendredi. M. O. T.