Comme il fallait s'y attendre, les graves incidents qui ont honteusement marqué la rencontre ASO-JSK de jeudi dernier au stade Boumezrag de Chlef auront suscité une grosse indignation en Kabylie. Et pour cause, les milliers d'amateurs de football qui ont suivi cette parodie de foot sur la chaîne de télévision en tamazight ont été tout simplement écœurés des scènes de violence qui ont amené l'arbitre international bien connu, Djamel Haïmoudi, à interrompre la partie à la 71' de jeu. Hier matin, les kiosques à journaux ont été pris d'assaut par les supporters de la JSK avides de savoir un peu plus sur tout ce qui s'est passé jeudi soir au stade de Chlef, alors que les émissions sportives de la radio et de la télévision nationales ont battu tous les records d'indices d'écoute durant tout le week-end aux quatre coins de la Kabylie. “À cette allure, je vais quitter définitivement le monde du football parce que c'est devenu un calvaire et j'ai bien peur que cela tourne au drame un jour si cette spirale de la violence n'est pas combattue énergiquement !”, dira le président Hannachi qui a, pourtant, connu ce genre de situation, mais sans atteindre de tels dérapages. Et si les camarades de Abdeslam ont eu droit à deux jours de repos certainement bien mérités pour reprendre le chemin de l'entraînement cet après-midi au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou pour préparer cette autre expédition à hauts risques de vendredi prochain au stade du 8-Mai-1945 de Sétif face au leader l'ESS, les esprits sont encore brouillés et le cœur n'est réellement pas au foot surtout que tous les joueurs kabyles approchés estiment que la JSK est souvent soumise à un traitement spécial lorsqu'elle évolue en dehors de ses bases. “C'est quand même honteux et désolant que le football, qui est un sport merveilleux, soit souillé par des énergumènes qui n'ont rien à voir avec le sport”, nous déclarait hier encore le coach français de la JSK Jean-Christian Lang qui paraissait scandalisé par tous ces débordements regrettables. “J'ai de la peine pour mes joueurs, mais aussi pour les dirigeants et les joueurs de Chlef qui doivent être aussi malheureux, car ils ne méritaient certainement pas d'être salis de la sorte du fait que c'est leur club qui sera malheureusement pénalisé, alors que tout s'était bien déroulé en première mi-temps. Trop, c'est trop, car c'est l'avenir du football algérien qui est menacé. Ce qui m'inquiète c'est que ce n'est pas la première fois que j'aie vécu ce genre de dérapages dans certains stades d'Algérie et c'est quand même malheureux que le football algérien qui jouissait d'une grande notoriété internationale sombre dans la violence aveugle. Le mal est profond”, dira Jeannot Lang qui s'émeut et s'interroge encore, car il ne comprend pas que le football d'élite algérien soit gangréné au plus haut point.