La salle des conférences de la faculté des lettres et sciences humaines de l'université Djillali-Liabès de Sidi Bel-Abbès a abrité un séminaire national sur la santé en Algérie durant la période coloniale allant de 1830 à 1962. Organisé par l'université Djillali Liabès en collaboration avec le laboratoire Algérie : Histoire et Société, cette rencontre a rassemblé plusieurs spécialistes de la santé, des historiens algériens représentant les universités d'Oran, Tlemcen, Alger, Tiaret, Mascara, M'sila ainsi que des personnalités de la Révolution notamment le moudjahid Tayeb Nahari, auteur d'un ouvrage intitulé Histoire d'Algérie. Selon le docteur Mohamed Medjaoued, chef de département d'histoire à la facultés des lettres et sciences humaines de Sidi Bel Abbès, “la tenue de cette rencontre de dimension historique vise à faire une étude critique de ce qui a écrit par des auteurs français sur l'état sanitaire et la santé en Algérie durant toute la période coloniale”. Les travaux du séminaire ont concerné cinq principaux thèmes, à savoir “La situation sanitaire au sein de la société algérienne avant la colonisation”, “Le système sanitaire et la situation sanitaire au au sein de la société algérienne durant la période coloniale”, “La place de la santé dans le projet de l'édificaion de l'Etat algérien par l'Emir Abdelkader”, “La Révolution algérienne et la question de la santé”, “L'étude critique des littératures coloniales autour du thème de la santé en Algérie colonisée”. 29 communications et exposés de travaux de recherche universitaires et de débats ont été présentés durant les deux jours aux participants et qui ont à leur tour soumis leurs visions sur l'état des lieux de l'époque coloniale en matière de santé, notamment une lecture de spécificité historique et sociale de la pratique médicale dans la société tlemcénienne et l'immigration des médecins arabes et juifs vers Tlemcen, la situation de la santé au Sahara algérien durant la période coloniale (échantillon de la région de Tidikelt), les épidémies et les pathologies propagées à travers le département algérien 1830-1930. Lors de la première journée, il a été évoqué qu'après trois siècles d'occupation turque, il ne restait rien en Algérie de la brillante médecine arabe. Les soins aux malades étaient dispensés par des empiriques. L'état sanitaire du pays était déplorable, à tel point qu'entre 1831 et 1843 plus de 50 000 militaires français sont morts dont seulement 2 295 au combat. À cette époque, l'on apprend qu'à Alger, il n' y avait ni hôpital, ni école de médecine, ni infirmerie, encore moins de diplômes institutionnels et l'état sanitaire de la ville était critique et le manque total d'hygiène rendait endémiques les épidémies de peste ou de variole, le paludisme et autres syphilis qui sévissaient aussi.