Au lendemain de la commémoration de la date symbole de l'Indépendance du pays, en désespoir de voir leur cadre de vie s'améliorer et pris de colère, des centaines de citoyens du village Guergour, situé à quelques encablures à l'ouest de la ville de Lakhdaria, la commune de tutelle, ont décidé, hier matin, de passer à l'action en procédant à la fermeture du siège de l'APC. Avant de se résoudre à se rassembler devant l'entrée de l'APC, les citoyens venus en nombre allaient bloquer l'axe principal de la RN5 pour faire entendre les “revendications que nous avons maintes fois soulevées auprès de l'actuel maire de Lakhdaria, qui n'arrête pas de nous berner avec des promesses creuses et sans lendemain”, s'insurgea l'un des manifestants sur les lieux du sit-in qu'avaient observé les habitants du village Guergour devant la mairie de Lakhdaria. En effet, les doléances formulées par les habitants dudit village sont aussi nombreuses que légitimes du fait qu'elles tournent autour des commodités élémentaires mais ô combien nécessaires pour une vie décente. En cette période de chaleur, les habitants manquent énormément d'eau. Le projet d'AEP n'est même pas inscrit dans le programme de l'APC comme l'avait maintes fois soutenu son président. “Nous n'avons pas d'eau et l'assainissement est inexistant dans notre village”, martelait l'un des habitants bouillonnant de colère. Mais le plus grave réside dans le fait qu'une décharge publique non contrôlée se trouve à proximité des habitations du village et les citoyens ne cachent pas leurs inquiétudes devant la prolifération des maladies et des épidémies qui risquent à tout moment de se déclarer. “Dans la situation que nous vivons, notre santé est vraiment en danger et les maladies ne vont pas tarder à faire leur apparition à la faveur des quantités d'immondices qui sont, chaque jour, déposées. La pénurie d'eau potable et le problème d'assainissement ne font qu'aggraver les risques d'épidémies”, tiennent à souligner les citoyens outrés par le fait que leur village soit complètement délaissé par les autorités locales. Pour atténuer l'ire des centaines de manifestants présents au sit-in, le président de l'APC de Lakhdaria a tenu à rencontrer une délégation représentative avec laquelle il s'est entretenu, en présence du chef de daïra, sur les points contenus dans la plate-forme de revendications. L'électrification, l'assainissement, l'AEP et d'autres problèmes non moins édifiants ont été passés en revue. Cependant, le maire de Lakhdaria s'en est complètement lavé les mains en affirmant à ses interlocuteurs que toutes leurs préoccupations ont été transmises précédemment aux autorités supérieures lesquelles avaient refusé d'octroyer le moindre projet au village de Guergour. À titre d'exemple, le projet de revêtement de la piste de 5 km qui sépare le village du chef-lieu de la commune n'a pas été retenu en PCD (Programme communal de développement). Le chef de daïra qui était présent à la rencontre avait quelque peu apaisé la situation en promettant aux protestataires de prendre en charge leurs revendications. Chose qui n'a pu faire l'unanimité parmi la foule des manifestants qui avaient promis de réinvestir la RN5 dans un bref délai si leurs préoccupations ne sont pas prises au sérieux. R. S.